En général, j'aime bien Koji Shiraishi. Malgré son manque de moyen évidant, il arrive à pondre des films d'horreur originaux, crédibles et captivants. "Noroi" est une petite perle, et fait sûrement parti d'un de mes films d'horreur préférés.
Avec Shirome, on suit une équipe de tournage d'une émission d'horreur, avec un groupe de 6 lycéennes chanteuses. Elles doivent visiter une école abandonnée afin de réaliser une expérience : vérifier si la légende urbaine du Shirome-sama est réelle ou non.
Comme souvent avec ses films, Shiraishi parvient à rendre son film angoissant par une approche found footage très réaliste. Caméra sur épaule, vidéo de surveillance, interviews... tout est là pour rendre floue la limite entre fiction et réalité, et on a vraiment l'impression de regarder le making-of d'une émission télé. Les acteurs sont pour la plupart crédibles, et Shiraishi lui-même joue le rôle du réalisateur du reportage.
Le principal élément de peur du film se résume à des petites apparitions de formes blanches aux coins de l'écran. Ok c'est cheap, mais ils ont le bon goût de ne pas être signalé en replay pour la plupart. C'est aux spectacteurs de les dénicher en bien observant l'écran.
A noter également quelques aspects sympathiques de la culture japonaise, comme leur côté très superstitieux qui est bien illustré avec le rituel de purification par un moine avant le tournage.
En soit, Shirome aurait pu être un film intéressant, mais il est complètement gâché par le choix de ces 6 héroïnes insupportables qui hurlent de peur pour rien, ce qui fait que les 2/3 des dialogues se résument à
WAAA CHOO KAWAII (^_^)
DESUUUUU DESU (^o^)y
EEEEEEEHHH (*v*)
KYAAAAA KOWAIIIII (*o*)
MOOO YADAAAA KOWAIII (T_T)
OUIIIIINNNNNNNNN (TToTT)
KYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
MAIS FERMEZ VOS PUTAIN DE GUEULE !!!!!!!
Plus on avance dans le film, plus ça devient gonflant d'entendre leurs réactions abusées et de voir que le film stagne car elles mettent 10 minutes pour avancer 5 mètres. D'autant plus que leurs réactions sont parfois incohérentes : le bruit de pet du caméra-man les fait pisser de peur, par contre quand le moine aperçoit une forme blanche étrange monter à l'étage, hop elles proposent d'aller voir direct avec le sourire. Moui...
Je ne sais pas si Shiraishi a voulu dénoncer l'industrie des "idoles" au Japon qui oblige des jeunes filles à se sacrifier pour l'audimat, mais au final Shirome n'est qu'une sorte de teen-horror-movie un peu niais qui sert surtout de pub pour le groupe de chanteuses (qui existent vraiment), et qui se termine sur une fin lourdingue.
Quel gâchis.