Beaucoup de fictions décrivent l’extermination des Juifs (le Fils de Saul en haut de liste), les conditions de vie dans le Ghetto de Varsovie (Le Pianiste de Polanski), mais ici, 35 ans après les faits, Lanzman donne la parole aux témoins. Ces interviews de gens vrais nous font comprendre l’horreur du réel. L’émotion nous monte aux yeux plusieurs fois.
Les anciens SS ont des trous de mémoire, mais sont plus loquaces lorsqu’ils sont filmés à leur insu, les polonais dans la majorité ne ressentent pas beaucoup de remords, ils étaient tous pauvres et peu contestent l’existence d’un « probleme juif » qui couvaient depuis des dizaines d’années.
Les ingénieuses techniques d’extermination se sont perfectionnées au fil des mois, avec une froideur dure à imaginer. L’objectif étant de traiter un maximum de « Stuck », qui avaient été rendu dociles après des trajets en train de plusieurs jours, sans eau ni nourriture. Le secret ne s’ébruitait pas, car il n’y avait pas de survivants. Les convois de juifs (partant soit disant vers l’Est) se succédaient. Les révoltes, comme celle du ghetto de Varsovie furent rares. On se dit que de nos jours, avec les moyens de communication, le secret serait vite ébruité et qu’une telle machinerie de mort serait impossible à mettre en place. Mais il faudrait surtout que l’homme soit capable de tirer les leçons de l’histoire, qu’il soit suffisamment conscient pour comprendre que la désignation d’un bouc émissaire ne règle pas les problèmes, mais ça, on peut malheureusement en douter...