En donnant la note de neuf sur dix sur ce film, je m'engage à ne pas vous le spoiler, ni même vous en faire un ramassis de conneries intellectuelles, bien qu'il y en est beaucoup à dire...

Avant de commencer, sachez que je me fous éperdument du jeu d'acteur, nous sommes en 60, même les Américains ne jouent plus comme ça, et je ne m'attarderai pas sur le rôle de la femme qui ici est volontairement utilisé pour son côté prude et inquiéte, une vrai femme à la Hichtcock...

Si Samuel Fuller fais le choix du noir en blanc en 1963 c'est bien que son film a la prétention de toucher quelque chose de sérieux, et ne fera pas que détendre nos petits neurones devant une histoire policière.
Il s'agit de Johny Barrett, journaliste qui pour le Pulitzer sera prêt à se faire interner dans un asile afin d'élucider le meurtre qu'il y a été commis.
Déjà, nous pouvons y voir une remise en question du système journalistique car le premier prix décerné en journalisme ne remonte qu'à 1940 (caricature d'Herblock contre le maccarthysme) contre 1921 pour les premiers prix en littérature. Et en 1960, lorsque le prix est décerné il revient à décorer un homme qui a pris en photo la mort du chef du Parti Socialiste Japonais, à vous de vous replonger dans vos livres d'histoire, vous y démasquerez peut-être une certaine propagande... Peut-être que Fuller dénonçait déjà un système journalistique trop fermé, pas assez curieux et entreprenant?

Donc, Barrett, au fur et à mesure qu'on le soigne pour des rapports incestueux qu'il prétend avoir commis sur sa soeur, qui est en toute complicité sa femme, tente de résoudre ce mystérieux meurtre d'un malade. Une série de quatre interrogatoires le placeront face à la folie de vrais patients. Il s'agit de scènes grandement bien joués, très importantes pour le bon déroulement du film et d'une critique subtilement riche de la société américaine face à son histoire contemporaine; ma scène préférée étant celle Hari Rhodes car les lois Jim Crow (ségrégation raciale) amorçaient tout juste un mouvement d'abolition à cette époque, ce qui place Fuller comme une sorte de punk provocateur.
A la suite de ces entretiens, notre journaliste basculera chaque fois un peu plus dans la folie et il s'agira alors d'une véritable course contre la montre avant son enfermement probablement définitf et l'arrestation du tueur, qui je vous rassure sera démasqué.

Et c'est ça que j'apprécie encore plus dans ce film, c'est que bien sûr nous allons savoir qui a commis ce meurtre, mais surtout que la réalité est bien pire que nous le croyons, tout se clos sur une note pathétique à l'extrême. Le spectateur en est dégoûté mais qu'il se remémore les meilleurs Hitchock et il n'en sera que ravi.

Afin d'appuyer mes propos vindicatifs, sachez que le film ne fut tourné qu'en une dizaine de jour, ce qui empêchait donc toutes modifications de scénarios par les producteurs, pas bête le Fuller!
Léa_McFly
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le 8 nov. 2013

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Léa McFly

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