Shokuzai : Celles qui voulaient oublier par Selenie
Attention reprise de la critique de "Shokuzai - celles qui voulaient se souvenir" ... Suite à la seconde séance pour "Shokuzai - celles qui voulaient oublier" il semble évident que les deux films sont très indissociables, ils ne font qu'un car trop intimement liés notamment par le dernier chapitre. Donc une seule et même article pour une critique unique pour ce film.
Adaptation d'un roman de Minato Kanae mis en scène par l'un des meilleurs réalisateurs japonais pour un dyptique en deux parties pour le cinéma mais qui est à l'origine une mini-série télé au Japon. "Shokuzaï" veut dire pénitence, et par là on suit le destin de quatre fillettes 15 ans après le viol et le meurtre d'une amie ; ces dernières ayany vu l'assassin mais étant incapable (ou autre ?!) de se souvenir la maman de la victime leur impose une promesse de pénitence... En fait cette maman fait presque figure d'une sorcière jetant une malédiction aux quatre fillettes qui, 15 ans après, s'accomplira... Le casting est composée de 5 stars nippones très connues (là-bas surtout) que Kurosawa s'applique à faire jouer dans des contre-emplois pour surprendre les fans (japonais surtout). La mère et les quatre filles correspondent à deux films pour un prologue et quatre chapitre par fille. Dans ce premier opus le prologue annonce la sobriété et l'épure de l'oeuvre qui, associé à la tragédie effroyable, montre un récit aussi glacial dans le fond que dans la forme. Chapitré via des ellipses, chaque destin est aussi différent et que la pénitence qui en découle ; ici les deux premières filles étant parfaitement antagonistes (l'une calme, vierge et stérile l'autre institutrice coléreuse) le réalisateur impose également un mélange dse genres, entre thriller froid et drame intimiste. L'idée de départ est particulièrement intéressante, la psychologie des personnages et leur faille impliquent de telles conséquences qu'on reste happé par tous ses drames enchainés. Mais c'est aussi souvent trop court, trop vite résumé ce qui crée une vraisemblance pas toujours aisée (notamment et surtout dans la gestion de la "promesse" et de la "pénitence" via la mère). Des regrets également niveau émotion, pas toujours juste, l'interprétation flirtant trop avec le côté glacial du film. De plus le style très épuré et le rythme très lent ne facilite pas l'implication du spectateur malgré l'étonnante fascination de ce film envoûtant. Malgré tout un film prenant dansl'attente du second et dernier opus. Après les deux premiers chapitres pour deux fillettes la second opus est construit à l'identique. Troisième chapitre pour une autre fillette. La quatrième fillette et son destin est par contre différemment traité... Cette dernière ouvre la voie à un indice important pour retrouver le meurtrier, et il est surprenant que cette même jeune femme est aussi la moins vertueuse (ou la plus salope) des quatres "témoins"... D'ailleurs de témoins ça reste à débattre, car un des points faibles ets justement le fait que les fillettes n'ont rien vu de l'horreur, elles n'ont vu que trente secondes l'homme en question... D'où une forte interrogation sur les conséquences, tout comme cette promesse que les fillettes ne font en réalité jamais, c'est la maman qui impose une sorte de malédiction. Mais si le film reste fascine et envoûte un temps soit peu malgré un côté bancal le dernier chapitre (nommé "rédemption", comme le mot "pénitence" c'ets peu cohérent avec les faits) est celui qui gâche définitivement cette oeuvre qui ne manque pourtant pas d'ambition... Ce denrier chapitre est long (encore plus que les autres !) et n'est qu'une succession de "twists" faits de révélations multiples, une vraie collection qui finit autant par lasser que par en devenir ridicule. Ambitieux et bancal voilà un film qui manque d'une réelle cohérence entre tous les paramètres. 5 à 15 mn en moisn par chapitre n'aurait pas été une sinécure.