Shorta
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Deux flics que tout sépare se retrouvent pris au piège dans une cité en proie à des violences suite à la mort d'un jeune en garde à vue. L'herbe est toujours plus verte ailleurs. Pourtant, le pays connaît aussi ses embrasements. La bavure policière est consubstantielle au métier selon Mike l'un des agents. Son associé, Jens, est davantage dans l'écoute. Mike va chercher à influencer Jens afin que celui-ci témoigne en faveur des collègues impliqués dans la mort du jeune. D'abord inconciliables, les deux flics vont voir leur jugement évoluer au cours de la nuit.
On apprécie la liberté de ton des réalisateurs qui campent un duo de policiers assez conventionnel mais entre lesquels opère une dialectique de bon aloi. Qui a raison ? L'épreuve du feu va permettre d'y voir plus clair. L'immersion est la figure de style recherchée pour donner un cadre pragmatique au débat sur le rôle de la police. En privilégiant l'action, le film rappelle ce qui définit d'abord le rôle des policiers. Au fur et à mesure que les deux hommes s'enfoncent dans le labyrinthe qu'est la cité, leur contact radio est de plus en plus ténu. On finit par leur faire comprendre qu'ils doivent se débrouiller seuls. Cet aveu d'impuissance sonne comme un aveu d'échec mais du point de vue du sens, c'est un verrou qui saute. Il n'y a plus personne, hormis nous, pour juger de ce qui est bien ou mal. L'issue du combat physique qui oppose à un moment les deux policiers est assez indécise pour entretenir le flou. Jens parvient à neutraliser Mike grâce à l'intervention d'Amos, le jeune qu'ils ont arrêté. Mais ils ne pourront pas rejoindre l'appartement d'Amos où l'attend sa mère. Mike sera finalement secouru par la mère d'Amos et fera tout pour lui ramener son fils. D'autres figures, parmi les habitants, vont émerger pour lui venir en aide au péril de leur vie. Jens, de son côté, sera acculé au point de commettre l'irréparable.
La fin du film ne tranche pas sur ce qu'est un bon flic mais elle montre qu'un cheminement est arrivé. Mike le "haineux" a su puiser une énergie dans ce qui le définissait comme mauvais aux yeux des autres. Ce faisant, il a gardé un cap qui lui a permis de survivre mais qui a aussi permis aux autres de se révéler en choisissant leur camp. Ce n'est pas rien quand on sait qu'une des causes de la délinquance chez les jeunes est le manque de repères.
Créée
le 30 déc. 2022
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