Ce deuxième volet des aventures de l'ogre vert devenu le favori des parents comme des enfants témoignait en 2004 d'une avancée technologique impressionnante, puisque la représentation de l'être humain commençait à être crédible à peu près crédible en 3-D. Mais au-delà de son brio technique, le principe de "Shrek 2" ne consistait malheureusement qu'en la répétition de la formule gagnante du premier, tout en minimisant les risques. Les clins d'œil aux adultes - ces fameuses références aux blockbusters hollywoodiens devenus depuis la norme - sont lourds, et le (bon) mauvais esprit abonde, mais sans surprendre et amuser autant que la première fois.
Le gros problème de "Shrek 2" est néanmoins son scénario, que l'équipe d'Andrew Adamson a reçu l'ordre de booster, mais qui se vautre dans le vrai nimporte quoi.
D'un côté, on pourra dire que le spectateur en a pour son argent, avec un feu d'artifices ininterrompu de gags jouant souvent sur des anachronismes faciles, avec une abondance de péripéties pas très cohérentes, et surtout avec l'excellente "interprétation" du casting dans son ensemble, et une évidente mention particulière pour le travail d'Antonio Banderas qui trouvait en Puss' In Boots l'un de ses meilleurs rôles, tout de charme, d'arrogance et d'auto-dérision. Mais, d'un autre, le trouble qui rendait "Shrek" émouvant a définitivement disparu au profit de l'efficacité, à l'image de la musique qui est insensiblement passée du rock indie à des covers disco...
[Critique écrite en 2021 à partir d'éléments de 2004]