Ce film, c'est une plongée dans le cœur d'un asile et dans le cerveau d'un fou.
Dans les années 1950, après la fuite de Rachel Solando, une patiente de l'hôpital psychiatrique situé sur l'île de Shutter, deux marshalls – Teddy Daniels (Leonardo Di Caprio) et Chuck Aule (Mark Ruffalo) – sont chargés d'enquêter sur sa mystérieuse disparition.
Menée par une musique angoissante, l'atmosphère du film y est clostrophobique donc étouffante, lourde donc pesante, confinée donc aliénante. En effet, cette île est aussi étroite et oppressante que la prison d'une maladie mentale. Scorsese nous livre un univers lugubre dans un climat de culpabilité, dont les patients nous font visiter les tréfonds de la folie. De prises de vue impeccables en rebondissements implacables, le spectateur est tourné, retourné, re-retourné, ne sachant plus dénouer le vrai du faux, le sain du fou.
Au risque de m'approprier une évidence, Leonardo est bluffant, ultra-crédible dans une œuvre hallucinante (hallucinogène ?), fantomatique (fantasmagorique ?), doublé d'une maitrise hors-pair de l'onirisme. Je vais m'arrêter là ou je risquerais de trop vous dévoiler l'intrigue, ce qui serait du pur gâchis. Courrez-y, accrochez-vous, ça vaut sacrément le coup.