3è visionnage - 3è bluff. Des détails perçus inaperçus jusque là ; des interprétations conséquentes impensées auparavant. Se lasse-t-on jamais de ce scénario bluffant? Quête de rédemption, angoisse, traitement des maladies mentales, des regrets, doute, tous les ingrédients sont là pour me plaire qui donnent un cocktail explosif aboutissant au doute abyssal sur lequel ouvre cette fin... et quelle fin... du grand blockbuster.
D'aucuns diront que ce film est sur côté ; peut-être, sans doute. Mais personnellement, je me plais à le redécouvrir encore et encore, malgré ses (quelques) longueur, le jeu bancal de Ruffalo, le traitement un peu rébarbatif des personnages féminins. DiCaprio joue décidémment très bien les torturés un peu paumés ; Ben Kingsley est formidable dans son rôle ; Michelle Williams joue étonnamment bien les psychopathes dépressives ; mais surtout, les indices éparpillés le long du film, de ce verre absent dans la main d'une femme pas si folle que ça, à l'identité mystérieuse de ce fameux Aeddies, en passant par Rachel - inventée ou vraie? Ces anagrammes sont-ils pure invention ou la dernière phrase de Teddy, ou d'Aeddies, n'est-elle pas là pour signifier à son faux acolyte qu'il est bien le dernier joueur à bluffer, l'ultime vainqueur, et le restera au delà de l'acceptation de sa punition, la fameuse lobotomie? Bref, ce film retourne bel et bien le cerveau, puisque c'est bien là son but - sans mauvais jeu de mots...