Conte-fiction se déroulant dans un territoire enclavé non reconnu internationalement, le premier film de Nora Martirosyan choisi comme lieu et thématique un aéroport qui a jamais été mis en marche. Le film commence avec l’arrivée d'un français en charge de réaliser un audit et décide de son éventuel mise en fonctionnement.
La réalisation précise, le laconisme des personnages et enfin le rythme lent nous guide dans ce voyage onirique caucasien
Premier long-métrage de Nora Martirosyan, ce film sélectionné par l'ACID cannes 2020 nous plonge dans un pays de croyance puisque celui-ci n'est pas reconnu internationalement malgré la proclamation de son indépendance le 2 Septembre 1990 à la chute de l'URSS. Ce territoire est doté de ses propres institutions et représentants étatiques. En partant de ce constat et situation géopolitique, Nora Martirosyan mettra presque 10 ans à réaliser ce projet fou : montrer un pays qui n'existe pas. Cette terre prouve et montre à l'ONU et enfin au monde entier sa vie en vivant tous les jours sur cette terre peuplé à 95% d'arméniens.
Ainsi, un français est chargé de réaliser un audit sur l'éventuel possibilité de mettre en marche cet aéroport. L'angle choisi est ingénieux et original : l'aéroport. C'est un moyen de transport pour le monde occidental au mieux un moyen de rayonnement culturel et économique par des données récoltées sur le nombres de décollage à la minute, le nombre de pays desservis par vols direct, nombre de passagers foulant le sol du pays. Pour les habitants du haut Karabakh cela représente un moyen de survie, d'existence et de reconnaissance. Ils pourront enfin voir et surplomber leur terres ancestrales.
Trois pistes de décollage se croisent durant le film, celle d'Alain l'auditeur ; Edgar un jeune enfant distribuant de l'eau d'une source réputée pour ses bienfaits et le quotidien des habitants de ce pays.
Le jeune enfant répand cette eau (symbole de vie dans la culture arménienne, nb : à côté de chaque tombe ou lieu où quelqu'un perd la vie, on y place une petite fontaine d'eau) et illumine la vie de cette terre aride comme les lumières à coté de la piste et attend l'envol et le retour de sa liberté.