Sibériade par FrankyFockers
Grande fresque russe de 3h30 dans laquelle Konchalovsky (qui signe ici son dernier film soviétique avant le départ aux USA et avec lequel il rafla le Grand Prix du Festival de Cannes en 1979), retrace l'histoire d'un petit village de Sibérie des années 10 à la fin des années 60 : Révolution, Guerre, montée de l'industrialisation et regard critique sur tout ça sont les axes principaux d'un film qui se concentre pourtant sur l'analyse de personnages typés et leur évolution. Le film est au croisement de 3 courants très représentatifs du feu bloc de l'Est : le courant Tarkovski - on y entend une musique originale d'Edvard Artmiev, plans de nature et de déchets mêlés, spiritualité naturaliste assez omniprésente-; un côté Mikhalkov pour les grandes reconstitutions un tantinet académique; et cette vague hysterico-bordélique mue par des personnages gouailleurs qui verra sa triste acmé dans le cinéma grossier de Kusturica. Le spectateur, à l'instar du film, a le cul entre ces trois chaises.