Visage ravagé du narcissisme ou reflet d’un vide intérieur qui ronge. Entre body horror et fait de société, une fable noire et cynique.
Le film qui commence comme un fait de société dérive vers le "body horror". Il aborde la thématique contemporaine du culte de l’apparence, du besoin de célébrité et de l’individualisme, un narcissisme exacerbé qui va jusqu’à la pathologie ou la perversion.
Une jeune femme appelée Signe vit écrasée dans l’ombre de son compagnon très égocentrique ( un artiste sculpteur plus ou moins reconnu, mais imbu de lui-même). Elle se sent ignorée et veut enfin exister aux yeux des autres. Exister à tout prix. Devenir célèbre sur les réseaux sociaux. Même au prix de se créer sa maladie en avalant des médicaments interdits et risquer sa propre santé. Elle va malgré elle faire de son corps une œuvre d'art plutôt monstrueuse, car le résultat est une horrible métamorphose de son visage. Dans sa volonté désespérée de célébrité, elle qui avait le sentiment de ne rien valoir, entre dans une spirale de mensonges et une forme de compétition très toxique pour attirer l’attention sur elle. Un désir de reconnaissance qui ne cache qu’une grande souffrance intérieure. C'est assez glaçant.