Article original sur Le Mag du Ciné.
Le sang et l’amour se marient souvent très bien au cinéma, et le film d’Alice Furtado en est une nouvelle preuve. En alternant cinéma de genre et cinéma romantique, la réalisatrice portugaise offre un film plutôt ambitieux où le mélange des tons et son évolution fonctionne bien mieux que dans Atlantique qui est en Compétition pour la Palme d’Or.
Si le début donne à contempler les sentiments amoureux, le sujet est finalement tout autre. Le titre original fait d’ailleurs sens « Sans ton sang » en portugais ramène à la tonalité plus mortuaire que l’œuvre prend rapidement. L’histoire d’amour est loin d’être banale. La romance installée au début est une jolie ballade amoureuse qui fait fondre le cœur, mais très vite s’installe une atmosphère bien changeante où le monde des vivants cohabite avec celui des morts au rythme d’une imagerie fluorescente chère à l’Amérique du sud.
« Je la trouvais belle sa maladie » c’est ce qu’un ami dit à Silvia et cette phrase semble résonner durant tout le film ensuite. Du désir à l’amour du sang comme écho de la passion, tout semble alors prendre sens dans son aspect mortuaire. Sem Seu Sangue est un voyage à travers les corps intérieurs où l’étrange est planant grâce aux sons électriques et à la tonalité cosmique que l’actrice principale apporte au film. L’ineffable, l’insaisissable est subtil mais le scénario manque parfois un peu de profondeur.