Michael Moore a remis le couvert pour le plus grand malheur des conservateurs réactionnaires américains de tous poils.
Après l'éducation et la politique, il s'en prend cette fois à la couverture maladie américaine et au coût des soins dans un pays qui ne compte alors aucun système d'assistance ou d'aide pour ceux qui en ont le plus besoin.
La démonstration s'avère brillante, et le paysage dépeint effrayant, même pour un américain.
En revanche, le bât blesse dans les arguments. Si le propos est louable et bienvenu, que la dénonciation est devenue plus qu'utile au crépuscule de l'administration Bush, et que la sonnette d'alarme mérite plus que tout d'être tirée, il n'en demeure pas moins que les moyens utilisés pour parvenir à la conclusion dissimulent une ambition trouble. En effet, comment avoir confiance dans le déroulement d'un plaidoyer dont on sait qu'il utilise les mêmes armes que ceux qu'il combat ?
Les comparaisons sont puantes, et c'est tout le travail de révélation qui tombe à plat. Reste alors un état des lieux impressionnant et nauséabond. Une sonnette d'alarme qui tinte efficacement, même si elle tinte d'un son étrange.