Le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et... Non pardon, ceux qui croient qu'un événement heureux n'est jamais dû au hasard et y voient un signe, et ceux qui croient tout simplement à la chance et ne se posent pas de questions. Oh les vilains, qui font partie de cette seconde catégorie ! Honte à eux, qui ne croient pas aux miracles, car tout est écrit d'avance et si tu ne crois en rien, tu es profondément seul et donc triste comme ce pauvre pasteur qui a perdu sa foi pile au moment où Dieu a décidé d'éteindre la vie de sa femme entre une voiture et un arbre. Oui, parce que c'est bien beau de louer sa vie au Seigneur mais si c'est comme ça qu'on me remercie, non merci, je mets au rebut mon habit de pasteur et jamais plus je ne dirai une prière avant de manger une purée !
On a beau dire, aucun acteur ne perd mieux sa femme dans les films que Mel Gibson.
Attendez, vous voulez dire que l'asthme du petit garçon et les verres d'eau laissés à l'abandon sur les guéridons par sa sœur ne sont pas dus au hasard ? Que l'oncle, détenteur du record du home-run du patelin, est dans cette maison pour une raison plus élevée que simple consolateur de son frère endeuillé ? Pire, qu'il a fallu que la femme du pasteur meurt pour que l'oncle aille squatter chez son frère veuf et puisse enfin faire quelque chose d'utile avec LA batte de base-ball, celle-là même qui est accrochée au mur du salon dans un total mauvais goût tout américain ? Encore pire, que le petit garçon est asthmatique justement pour circonscrire ce moment ultime où un gaz toxique allait entraîner sa mort ? Et dites vous qu'il y a encore pire que ça: la femme du pasteur est morte LENTEMENT pour pouvoir avoir le temps de dire à son mari ce qu'il faudra faire pour sauver leur petit garçon des bras de la Faucheuse, personnifiée par un méchant alien-caméléon amputé de deux doigts et allergique à l'eau.
Tout ça, c'est trop pour moi.