C’est la première fois que je vois passer les 3h d’un film de Martin Scorsese. C’est lent, mou, il se passe pas grand-chose, et les questionnements qui demandent réflexion sont noyés dans une répétition des péripéties et une absence totale d’empathie pour les personnages. C’est un film qu’il essaie de réaliser depuis 30 ans, qui a passé 2 ans en post-prod, à mon avis, il s’est perdu en chemin et accouche d’un film beaucoup trop personnel, où il a privilégié les détails qui lui tenaient à cœur et négligé l’histoire de base, la caractérisation des personnages, etc…
Silence raconte les péripéties de 2 prêtres jésuites du XVIIeme siècle, en pleine campagne d’évangélisation d’un Japon hostile au christianisme, qui sont à la recherche de leur mentor, porté disparu et qui, selon les rumeurs, aurait renié sa foi.
L’histoire de base est beaucoup trop engagée auprès de la religion pour qu’un non catholique puisse y être investi. Les personnages défendent les bienfaits invisibles d’une foi qui ne fait que causer des problèmes au Japon, et pour être avec eux il faut être convaincu du bien-fondé de leur mission, car c’est pas le film qui va te les introduire. Et qu’ils gagnent ou qu’ils perdent un combat religieux, je m’en branle, foutez-leur la paix putain. En plus jsuis désolé mais le bouddhisme c’est mieux que le christianisme !! ????
Dans le fond, Scorsese étend son propos à la foi en général (en un dieu, en un rêve, un mouvement etc…) et les passages les plus intéressants, les remises en question de la foi, qui à mon sens nécessitent un deuxième visionnage, et pas uniquement parce que j’avais la tête dans le cul et que la projection a coupé pendant 10 minutes la putain de toi, ces passages intéressants donc, posent de vraies interrogations. Mais ils sont noyés dans ce film qui n’a pas besoin d’être aussi lourd et long. Enfin, pas pour ce qu’il a à m’apporter.
Après ça reste du Scorsese, donc niveau mise en scène et photographie y’a toujours des trucs bons à prendre, notamment un travail sur, attention révélation, le silence. Isoler le personnage avec lui-même, quand tout disparait autour de lui alors qu’il recherche un signe divin, une réponse. Et ce plan zénithal sur les marches au début !
Mais, ouais, c’était quand même très chiant.