N'ayant pas vu la version de Scorsese, je ne peux pas comparer. Quoiqu'il en soit le film me semble surtout politique et peu mystique. Shinoda aborde la souffrance du petit peuple japonais face à 2 visions obtuses du monde, le père Rodrigues et le gouverneur. Shinoda pose un regard distancié (trop peut-être) sur ses personnages. Le père Rodrigues m'a semblé particulièrement antipathique, se prenant pour Jésus, faisant la leçon puis abdiquant finalement assez rapidement (en tout cas plus que certains chrétiens japonais). La réalisation austère est particulièrement étouffante avec son 1.37 semblant signifier l'absence d'espoir, de perspective, l'enfermement des personnages dans leur propre manichéisme. Si le propos est passionnant, la vision du film fut paradoxalement assez pénible. Comme dit plus haut, le regard de Shinoda sur ses personnages m'a semblé trop distancié, presque froid. Finalement, j'ai été peu touché par les sévices subis par les personnages. Mais l'énorme point faible reste l'interprétation catastrophique de l'acteur jouant le père Rodrigues. Il fait ce qu'il peut mais le personnage est bien trop complexe pour son niveau d'interprétation. De ce côté, je suis sûr que le Scorsese fait mieux. Avant de visionner cette dernière version, je lirai le roman de Shūsaku Endō dont sont tirés les 2 films.