Contrairement aux idées reçues, l'animation n'est pas un genre réservé aux enfants, et ce film en est une démonstration éclatante. Loin des clichés, le scénario se distingue par son interprétation subtile et intelligente de la préhistoire. Ce n'est pas une simple reconstitution historique : le film joue habilement avec l'anachronisme, en incorporant des éléments modernes dans cette société « préhistorique ». On évoque déjà l’âge du bronze alors que l’humanité vient tout juste de maîtriser le feu ! C’est dans cette contradiction apparente que le film puise son charme, utilisant une fausse préhistoire pour commenter des enjeux bien actuels.
À travers des scènes où les habitants descendent dans les rues pour exprimer leur mécontentement, on devine une satire sociale à peine voilée qui fait écho aux mouvements populaires contemporains – un clin d'œil à la tradition française. Un turning point qui arrive assez rapidement, et devient la clé (coudée) de cette histoire, introduisant alors avec humour les premiers pas de l’organisation sociale et religieuse. Les personnages eux-mêmes n’hésitent pas à tourner en dérision la naissance des croyances et religions, les traitant avec une ironie mordante une par une sans les rater !
Le film va encore plus loin en proposant une véritable leçon d’économie avec une explication (certes simplifiée, mais percutante) de la loi de l’offre et de la demande. Cette leçon illustre parfaitement la chute de cette société (préhistorique), dont les travers rappellent étrangement les dérives de notre monde moderne.
Finalement, ce film d’animation se révèle être une critique acerbe de nos systèmes actuels, cachée sous une façade ludique et colorée, prouvant une fois de plus que l’animation peut être un outil puissant pour aborder des thématiques complexes et adultes.