La Clée Sacrée
La parodie, voilà un des sous-genres de comédies les plus populaires et en même temps risibles du cinéma. Populaire, parce que certains petits malins ont réussi à développer tout une réflexion...
le 15 sept. 2024
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J'ai toujours eu du mal avec les séries humoristiques traitant d'actualité et pouvant avoir un parti prix politique. S'il y a bien des programmes comme Les Guignols de l'info ont su être drôle et divertissant en restant dans un cadre de rubrique humoristique dans l'émission Le Grand Journal de Canal+ (jusqu'à la dégringolade de la chaine durant l'élection d'Emmanuel Macron, Le départ de Yann Barthès avec sa production Bangumi et l'émission Le Petit Journal, ainsi que le changement radical éditorial du groupe pour en arriver aux polémique qu'on lui connait aujourd'hui), la majeure parti des séries et programme se voulant axé sur la politique et/ou sur des sujets de société m'ont toujours paru un peu faux et presque malhonnête. Si je peux pas nier que des programmes comme South Park peuvent avoir un charme, il n'empêche qu'il peut y avoir, comme pour la série Les Simpson, une forme d'échec quand interviennent des personnages pré-existants (comme Donald Trump ou Mickey Mouse) et qu'il y a une nécessité d'expliquer la présence de ces personnages dans un récit assumé comme fictionnel. On tombe très vite dans une forme de discours un peu limite où l'on accepte que l'on voit quelque chose d'imaginaire, mais voulant parler du réel de manière cru qui vient à l'encontre des codes instauré jusqu'à présent, mais en même temps pas trop parce que sinon on peut être accusé de diffamation et qu'on ne veut pas prendre de parti prix... mais en même temps on veut prendre parti et critiquer des idées que l'on ne soutient pas... c'est un bourbier sans nom que je n'aime pas voir car n'aimant déjà pas lorsque des œuvres de fiction veulent jouer à faire de la politique hors du cadre documentaire. Dans cette logique, Silex and the city est une série que j'ai beaucoup vu passer, que ce soit sur Arte ou sur Canal + qui en faisait la promotion, mais que j'ai toujours cherché à éviter. Seulement, l'arrivé de ce Silex and the city le film au cinéma de la plage du Festival de Cannes 2024 au côté de Slocum et moi ne pouvait qu’aiguiser ma curiosité. Malgré que je n'aime pas la pratique, je me suis regardé quelques épisodes aléatoires (qui étaient plutôt sympa) sans trop suivre la série pour me familiariser et me convaincre d'aller voir le film (ce qu'ils ont réussit à faire).
Le film tient dans une forme de fausse simplicité, dans un univers pré-historique très référencé mais qui se nourrit de la référence pour avoir un regard critique sur notre société. Les hommes pré-historiques sont à la fois un reflet de nous même, reproduisant à leurs sauces les codes de nos sociétés contemporaines, mais aussi des observateurs qui regardent le comportement de personnes n'évoluant pas et tentent de trouver une explication sur cette non-évolution. La référence et l'incursion d'élément de société n'est plus tant une coquetterie dans un univers marchant indépendamment, mais devient un vrai élément narratif. Le film marche ainsi sur une vine ligne que le film tient plutôt bien dans son ouverture qui, même si elle peut paraitre sur-explicative à introduire des personnages qui n'auront plus d'importance à l'histoire par la suite, arrive à tenir un humour et une irrévérence à la Kaamelott, beaucoup axé sur des dialogues et une tchatche entre personnage qui fonctionne plutôt bien. L'animation en elle-même est superbe car à la fois très simple mais bougrement efficace, qui renforce un aspect cartoon et imagé de l'univers qui se veut comme une conception imagé de la réalité. On est alors amené à suivre des personnages plutôt sympathique et drôle dans leurs simplicité, qui vont vivre et réfléchir sur leurs sociétés qui se veut comme un parallèle plutôt efficace du réel. Tous cela a le potentiel de très bien marché si le film se tient à cette diégèse et vient à jouer sur les limites de son univers pour mieux faire réfléchir ses personnages... chose que le film va totalement stopper dès l'apparition de la clé.
Tout le film se repose sur le fait que le père et la fille sont envoyé dans un monde parallèle où ils ont une vision du futur et de comment la société moderne a évolué vers quelque chose de capitalistique, et qu'ils ramènent un élément de ce futur capitalistique, sous la forme d'une clé coudée, qui va faire imploser leurs société en simili dystopie. Cela vient après une scène affreusement longue, embarrassante, parfois très mal joué, où les personnages sont transposés dans le monde réel dans un magasin Ikea, démontrant que la pré-histoire n'est pas un portrait de notre réalité, mais plutôt celle d'un univers alternatif qui référence la réalité sans devoir de compte à personne. De ce postula, toutes les réflexions et références au monde réel sont voué à ne plus avoir de sens ni même d'importance car se positionnant hors de porté de toute critique, et on a le sentiment un peu amer d'un univers plutôt sympathique qui se doit de s'autodétruire pour apporter une forme divertissement. Cela vient à l'encontre du propos de fond même du film qui, dans une volonté d'affronter une fronde voulant la vénération et la reproduction d'un système de sur-consommation et d'uniformisation de la pensé, va pour détruire un univers singulier et unique pour le conformer à des attentes de divertissement le temps d'un film pour finalement faire machine arrière vers son dernier acte. L'un des symbole de cela reste les personnages qui n'évoluent pas, qui ont très peu d'influence sur la continuité du film et qui, mis à part Blog (le père) et Meg (la fille), ont très peu de temps d'écran au cumulé. Cela a ses avantages, comme se focaliser sur les personnages les plus intéressants (même si URL le frère de Meg aurait mérité d'être plus mis en avant), mais surtout ses inconvénients car on nous présente des personnages presque fonction, servant le temps d'une vanne, pour finalement avancer sans que l'on puisse s'attacher à qui que ce soit. On a presque un sentiment de grand rendez-vous entre-soi, avec des personnages qui n'arrivent pas à être drôle si on ne connait pas la personnalité derrière le personnage, et où si la majorité se donne à fond, une parti n'ont l'air d'exister que par nécessité de leur offrir un passage dans le film.
On peut alors se contenter des vannes et se dire qu'au moins le film est drôle, accessible, et qu'il va profiter du passage sur grand écran pour écrire des vannes originales... ce qui n'est pas entièrement le cas. Si la chose ne m'a pas déranger durant le visionnage (car ne connaissant pas la série), ayant regardé quelques épisodes après visionnage, la reprise mot à mot et image par image de certaines vannes me dérange un peu. Je n'ai pas non plus cherché à faire un puzzle avec ce qu'il y a dans le film et dans la série, mais rien que durant les 20 premières minutes avant l'arrivé de Blog et Meg à Ikea, il y a la rencontre entre Meg et son amoureux qui est littéralement la même que dans la série, ou même la présentation de "Darwin Guetta" qui est à l'image près la même que dans F*** me I'm Erectus (à la limite de la reprise mot à mot de l'épisode en entier, à quelques exception près). Comment voulez-vous que l'on puisse croire un propos de fond sur la nécessité d'évoluer par soi-même sans utiliser les outils modernes symbolisant la sur-consommation... si on participe à la sur-consommation de contenu en recyclant ce qu'on a déjà réalisé, au lieu de créer quelque chose d'original ? Cela est pratique car un néophyte peut parfaitement profiter de l'humour (plutôt bon) de la série (et heureusement pour moi que je fais parti de cette catégorie), mais qu'en est-il des personnes connaissant la série mais qui se retrouve avec l'exacte même production sans réel évolution ? Cela me rappelle Kaamelott le film par Alexandre Astier sorti en 2021 qui, dans sa démarche de brosser dans le sens du poil la communauté de fan de la série originel kit à ne pas apporter d'évolution dans l'univers qu'on met en scène. C'est dommage car même ceux ne connaissant pas cet univers à la base ne pourront pas profiter d'une quelconque évolution ou une quelconque apprentissage. On nous expose un univers sympathique, où on y passe un plutôt bon moment, mais cela ne suffit pas pour nous intéresser plus que cela à un film qui se révèle très creux et peu recherché vis-à-vis de son matériel de base.
9,25/20
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le 15 sept. 2024
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