Suite au ratage Après mai, j'attendais un peu Olivier Assayas au tournant. Contre toute attente avec ce Sils Maria (en compétition officiel à Cannes cette année), il remonte en flèche dans mon estime. Il nous offre là l'un de ces plus beaux films. Assurément pas grand public, voilà est un film qui se mérite. Aussi fascinant que troublant. Une superbe mise en scène pleine de poésie, de délicatesse et de tendresse, pour un regard sans complaisance mais lucide envers des personnages en constante évolution. Il offre à Juliette Binoche l'un de ses plus beaux rôles. Fragile, sans fard, sans doute plus touchante encore que dans Camille Claudel 1915. Il permet à Kristen Stewart de s'émanciper définitivement de l'ère Twilight et à Chloé Grace Moretz de trouver son premier rôle « adulte ». Toutes les deux sont étonnantes, toutes les trois sont formidables.
Un film mélancolique et émouvant, à l'implacable scénario, parfaitement écrit et parfaitement dialogué, sur le métier d'actrice (l'un des plus beaux vu depuis longtemps) et surtout, inéluctable, sur le temps qui passe. Et qui n'est pas sans rappeler l'histoire commune du metteur en scène et de l'actrice. L'un des plus beaux films de l'année. Et comme pour le film de Bruno Dumont, le dernier plan sur le visage de Juliette Binoche reste gravé dans la mémoire. Bouleversant et magnifique.