"Inception" (très) low cost.

Le sujet était alléchant et peu retranscrit à l’écran : celui des rêves, difficile à mettre en scène on en convient. Un sujet délicat qu’on a pu voir aborder dans la guimauve « Au-delà de nos rêves » ou encore de manière définitive et magistrale par Nolan dans le classique « Inception ». Et bien ici, au vu de la durée très courte (moins d’une heure et demie) et du fait que ce soit un petit film de plateforme, il ne fallait pas s’attendre à grand-chose. Et la caution « adapté d’un livre à succès » n’y change rien : « Silver et le livre des rêves » n’est rien d’autre qu’une petite série B pour adolescents sans beaucoup de moyens, ni d’idées. Un film destiné à remplir un catalogue de plateformes pour spectateurs peu exigeants...

Pourtant, même si les young adult movies sont un genre moribond depuis une demi-douzaine d’années (si ce n’est la résurrection des « Hunger Games » peu convaincante récemment), l’histoire de cette bande qui va dans les rêves grâce à un livre maudit aurait pu être au moins divertissante. Mais, ici, le traitement est laborieux, bâclé et ressemble davantage à un épisode de série télévisée bas de gamme qu’on aurait étiré plus que de raison et qui s’avèrerait raté. De la présentation des personnages au profil aussi fin et basique que possible, à la représentation peu convaincante des rêves et aux effets spéciaux limites qui vont avec en passant par le script finalement très puéril et trop ado, on s’ennuie ferme alors que « Silver et le livre des rêves » est très court comme on l’a vu.

C’est un peu le genre de long-métrage au pitch prometteur qui, plus les minutes s’écoulent, anéantit tous les espoirs qu’on a pu porter en lui. C’est lisse, c’est cheap et ce n’est jamais captivant. « Silver et le livre des rêves » n’est même pas comparable à « Inception » en aucun point, ce serait une insulte envers une œuvre qui ne joue pas dans la même cour, ou alors c’en est la version teen, ratée et brouillon. Les acteurs ne sont pas spécialement charismatiques, il y a des invraisemblances en nombre et jamais la mythologie du matériel de base n’est exploitée à la mesure de son immense potentiel. Hormis si vous n’avez rien à faire et que les histoires d’ados et de rêves vous intriguent, sinon « Silver et le livre des rêves » est une pure perte de temps sans intérêt et à éviter.

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