Curieux film trop méconnu du cinéma français des années quatre-vingt, réalisé par la cinéaste Marie-Claude Treilhou, Simone Barbès ou la vertu surprend par sa liberté de ton et de style. Avec son intrigue resserrée en trois lieux consécutivement investis - le hall d'entrée d'un cinéma pornographique, une boîte de nuit et enfin une voiture - avec un mélange de fascination et de lucidité un rien désabusée, le film entend sonder une sorte de spleen et de solitude contemporains qui contrastent avec l'écrin scintillant et bariolé de ces espaces interlopes. Il fait dans le même temps l'éloge de la rencontre éphémère, de l'ouverture à l'autre et de la confession intime qui trouve sa plus belle expression dans un dernier segment poignant, qui ne manquera pas de rappeler rétrospectivement le récent Anora quant au destin doux-amer de sa lumineuse héroïne.