Bourdieu ce tue l'amour
Troisième long métrage pour Monia Chokri, troisième réussite. L'histoire connue, une bourgeoise, universitaire, s'ennuie avec son compagnon et va tomber amoureuse d'un mec d'une classe sociale...
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le 9 déc. 2023
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Résumé
Bien trop de stéréotypes malgré une excellente interprétation et une réalisation aux idées parfois pertinentes.
Détails (et spoilers)
Le côté satirique du métrage pourra tempérer ce jugement par moment, mais il est difficile de comprendre pourquoi Monia Chokri a tant insisté sur les clichés, parfois problématiques, qui collent à la peau de certains groupes sociaux. Et notamment ceux des classes populaires.
Je comprends l'intérêt de démontrer les difficultés pour deux personnes de milieux différents de vivre ensemble, et les réflexions sur l'amour et le désir sont loin d'être inintéressantes, mais la manière de présenter Sylvain et ses proches agacent. Car s'il existe évidemment des comportements problématiques chez les classes populaires, cela n'ordonne pas de faire de tous les prolos du film des personnages racistes et/ou complotistes et/ou violents. C'est d'autant plus regrettable que la réalisatrice semblent savoir s'emparer de sujets politiques avec une vision pertinente. Notamment sur le féminisme ou encore sur les difficultés inhérentes à la fin de vie.
La bourgeoisie n'est certes pas épargnée, mais hormis quelques passages sur le mépris de classe, il n'y a pas de propos très développés sur les comportements problématiques dont la classe bourgeoise n'est pourtant pas exempte. Pire, le viol de Xavier n'est même pas un sujet important du film, bien que la scène soit relativement explicite.
C'est bien dommage car la manière dont Monia Chokri agence les scènes, construit ses plans, choisit son ambiance sonore et ses dialogues, sont autant de points très positifs d'un film qui pêche bien plus par le fond que la forme. Bien que certains scènes se focalisant sur Sophia, dont la dernière, soient également empreintes d'une certaine lourdeur tant elles semblent vues et revues. Et je ne suis pas certain que l'argument de la satire soit à retenir sur ces séquences.
5.5/10
Créée
le 7 juin 2024
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