Pure de jouvence
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La force de la littérature – en tout cas de la grande littérature – c’est sa capacité à décrire avec profondeur et justesse les sentiments humains. C’est ce qui fonde les grands livres, de Céline à Conrad, de Yourcenar à Franzen.
Le cinéma a du mal à faire ça ; c’est un art visuel, moins profond, il n’a pas les mots pour décrire les sentiments. Il lui faut donc des visages, des situations, des intonations, des dialogues, pour donner les sentiments en spectacle…
Simple comme Sylvain peut pourtant démontrer le contraire. Caché derrière une comédie romantique innocente, le film de Monia Chokri se révèle d’une grande profondeur, tout en restant drôle et simple d’accès.
Sophia est professeure de philosophie à Montréal. Trentenaire en couple, c’est une bobo bien-pensante, totalement intégrée dans son milieu. Lorsqu’elle rencontre Sylvain, un charpentier venu aménager son chalet au bord d’un lac des Laurentides, ils tombent immédiatement amoureux. Et follement. S’agit-il d’une passade, intense mais ponctuelle ? D’une incroyable alchimie sexuelle ? Ou de la fin d’un couple, et la création d’un nouveau ?
Avec une grande économie de moyens, et, en même temps, un génie simple de la mise en scène, Mona Chokri organise les débats avec virtuosité pendant 110mn, sans une seule minute d’ennui. Ses comédiens, chacun s’évertuant dans leur propre trajectoire, sont parfaits. L’intrigue est même parsemée de virgules philosophiques, sous la forme des cours données par la bien nommée Sophia. Mais la cinéaste n’est pour autant pas dupe de la fracture sociale qui est à l’œuvre.
Une comédie romantique et réaliste : une rareté, donc.
Créée
le 11 oct. 2024
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