Sin City, ou la claque qu'il nous fallait pour nous réveiller. Violent, vulgaire et un humour corrosif, difficile de détourner les yeux ou de s'ennuyer tant le film nous plonge dans son univers particulier et décalé et dont nous devons respecter les règles si l'on veut comprendre les ficelles de l'intrigue. Car, loin d'être dénuée de sens, l'histoire est intelligemment réfléchie et se constitue de vies qui s'imbriquent entre elles dans le temps et l'espace. Tout est liée dans Sin City, et il faut faire attention à ne pas se perdre dans les rues sombres du scénario (fausses pistes), car le final en vaut la chandelle : double-dose d'émotions, violence et suspens. Le film étale une brutalité spectaculaire à laquelle, aux vues des méchants qui sont viscéralement détestables, on voudrait à tout prix participer. "La Ville Du Pêché" est le titre parfait car le film a su créer des méchants de la pire espèce : violeur de fillettes, dévoreurs de prostituées (...) tous protégés par le pouvoir, cela réveille des émotions chez chaque spectateur... On nous met devant nos instincts les plus sombres et Sin City en devient le réel exutoire (on se demande souvent : "qu'aurais-je fait ?" et la réponse se trouve dans les agissements des "héros"). Un noir et blanc sublime, surtout mêlé à quelques couleurs criardes remarquables. Des répliques cinglantes et des " vilains " dont on se rappellera longtemps (le violeur jaune fluo avec un gros nez et en caleçon... Inoubliable, c'est impossible). Du grand Rodriguez et Miller, avec un sacré coup de main de Tarantino, les influences de chacun se combinent parfaitement. Une bonne claque.