Cette adaptation cinématographique de la série de comics Sin City est excellente. Il faut dire que c’est l’auteur et dessinateur Frank Miller qui en est aux commande, accompagné de Robert Rodriguez (Desperado), et épaulé par un certain Quentin Tarantino.
Le film est un véritable succès critique et commercial, rien d’étonnant à cela, car il propose une véritable expérience qui tord le cou aux standards du 7e art. Visuellement très fidèle au comics, dans le fond comme dans la forme, l’œuvre est une déclaration d’amour aux vieux polars et aux films noirs, et se distingue par une hyperviolence détachée grâce à une action excessive, particulièrement visuelle, mais également par l’emploi du noir et blanc contrarié par quelques éléments mis en évidence par une couleur.
Véritable effort de style, le film ne plaira malheureusement pas à tout le monde, en raison de sa nouveauté esthétique et de sa narration non linéaire. En ce qui me concerne, j’ai un peu de mal avec le découpage en quatre parties, si je l’avais su avant, j’aurais visionné la version Director’s recut, qui propose un nouveau montage linéaire. Je suis sûr que cette version me correspondrait mieux.
Excepté cela, j’ai vraiment apprécié le film, que je trouve remarquable. L’identité visuelle est folle. Les personnages, très caricaturaux, ne manquent jamais d’intérêt. Les décors sont magnifiques. On a parfois l’impression d’être dans un film hybride, un mélange d’animation et de prise de vue réelle, à la Roger Rabbit. J’adore ça. La musique est sympathique.
Le casting est génial. Je ne suis pas fan de Mickey Rourke, qui a tendance à trop compter sur son charisme au détriment d’un véritable effort de jeu d’acteur, mais le rôle de Marv lui va très bien. Jessica Alba est sublime. Je n’avais pas reconnu Benicio Del Toro, et j’ai été surpris de le voir au casting. J’ai tout de même apprécié la performance de cet « inconnu ». Bruce Willis fait du Bruce Willis, pour être honnête c’est celui qui m’a le moins emballé. J’ai adoré Jaime King dans ce double rôle fatal, et Clive Owen, qui est littéralement attractif. Mais bien au-delà de toute cette joyeuse bande, c’est Elijah Wood, et ses verres blancs, que j’ai adorés. Je ne sais pas pourquoi je l’aime autant dans ce rôle, peut-être pour ce mystère macabre. Je le trouve fascinant dans ce film. Iconique, même.
Bref, j’ai adoré le casting, l’ambiance, l’esthétique, cette direction franche… Ce qui est vraiment étonnant, c’est qu’il s’agit d’une déclaration d’amour au film noir, et que je déteste ce genre, mais ce film, qui aligne tous les poncifs pour le meilleur, je l’ai vraiment adoré.