Le film est à chier. Et alors ? Au moins Eva Green nous montre ses seins !
Attaquons fort : oui, Eva Green est diablement sexy et passe 75% de ses scènes les seins à l'air. Maigre consolation. Parce qu'à côté de ça, Sin City : J'ai tué pour elle (superbe traduction de "A Dame to Kill For"... Non mais allo quoi ? Un type a été payé par la prod' pour googleler : "traduire a dame to kill for en français" ou quoi ?!) se montre plus qu'indigne de l'héritage laissé par le premier opus.
Bien sûr, le personnage de Marv est toujours aussi fun (quoique sous-exploité puisqu'ici réduit au simple rôle de porte-flingue / castagneur), tout comme on pourra apprécier (ou pas) les nombreuses trouvailles visuelles cherchant à pousser plus en avant la palette graphique et stylistique du film de 2005. Encore que, sans vouloir faire ma langue de pute, force est de reconnaître que les motifs sont répétés à outrance au point de se demander si les idées n'avaient pas furieusement manqué. Cf. les nombreux effets travaillant autour des victimes atteints par une flèche. Mais à côté de ça, on se retrouve avec une histoire bien moins riche, passant de quatre arcs narratifs dans Sin City à seulement deux et demi ici (et encore, je suis gentil de compter la partie "Nancy" comme une moitié de scenarii). Du coup, le film comble le vide en se montrant plus bavard, plus démonstratif, et pourtant sacrément moins inspiré. Et ce ne sont pas les magnifiques tétons d'Eva Green qui nous feront oublier ce point. Alors certes, on ne s'ennuie pas spécialement puisque Robert Rodriguez arrive à rendre la copie suffisamment divertissante, mais encore faudrait-il le voir croire en ce qu'il filme, ce qui n'a pas l'air d'être le cas vu le peu de peine qu'il se donne à nous expliquer dans quel sens prendre les différents segments de l'histoire. D'ailleurs, si je schématise l'effet Kiss Cool de Sin City : J'ai tué pour elle, cela donne ça :
- Non mais attends, c'est avant ou après Sin CIty ?
- Ben moi j'ai cru comprendre que c'était avant puisqu'on voit Dwight avant la reconstruction faciale qu'il a subie pour changer de visage.
- Bah ouais mais Hartigan est mort donc c'est après !
- Peut-être que le segment d'Hartigan dans le 1 c'était bien avant les autres segments, et qu'on rejoint le futur de Nancy mais le passé pour les autres dans le 2.
- Bah alors comment t'expliques que Hartigan croise Marv dans le bar dans le 1 alors qu'il est sensé déjà être mort dans le 2 ?
- Euh... Ben en même temps dans une franchise où le mec à l'oeil doré il crève une fois dans le 1 et une fois dans le 2, peut-être que c'est une réalité parallèle après tout... non ?
Bref, vous l'aurez compris, si vous n'avez pas lu les bandes dessinées de Frank Miller, autant ne pas chercher à comprendre de quoi il en retourne, parce que le film ne donne strictement aucune indication. Le spectateur appréciera. Et je ne vous parlerai même pas du peu d'envergure de la 3D (oui, c'est mon côté Nicolas Sarkozy, moi aussi j'aime bien faire des prétéritions), l'une des plus inutiles et des plus sous-exploitées que j'ai vue à ce jour. Le Choc des Titans n'a qu'à bien se tenir !
M'enfin bon... j'vois pas pourquoi je me plains : on a les seins d'Eva Green après tout.