Correct sans être incontournable.

Oui, je ne vais pas m’étendre de trop, j’ai trouvé ça correct.

Outre de nombreuses redites (des plans que l’on a l’impression d’avoir déjà vus), les histoires racontées n’ont pas autant d’impact, peut-être est-ce parce qu’il n’y a plus l’effet de surprise, mais je trouve surtout que l’on joue dans la surenchère. D’ailleurs, les personnages sont encore plus caricaturaux que dans le premier film (les premiers comme les seconds rôles), ce qui les rend moins intéressants, et on aimerait en voir certains bien davantage (comme un certain Wallenquist que l’on aperçoit en coup de vent). On pourra noter toutefois l’originalité de ne pas chercher à respecter la chronologie (certaines histoires précèdent le premier film, d’autres le suivent), et les aménagements pour cause de décès au sein de l’ancien casting m’ont semblé judicieux.

Mais il n’empêche que cela va trop loin, et pas dans le bon sens.

La violence ne monte pas en intensité, elle est au maximum pendant toute la durée du film. Le sexe n’est plus suggéré, mais platement servi, et j’avoue que cela m’a un peu ennuyé, surtout après avoir subi deux bandes-annonces de films montrant également des scènes de sexe d’une gratuité affligeante. Cela dit, c’est peut-être une tendance actuelle, je ne vais plus trop au cinéma ces derniers temps.
Le maquillage de Mickey Rourke (Marv) a été également revu, et je le trouve trop exagéré cette fois-ci. Je pensais en fait que cela faisait partie d’une dégradation de l’état du personnage, mais à moins que j’aie raté quelque chose (c’est possible, le son n’était pas très bon dans ce cinéma, et les sous-titres n’étaient qu’en chinois), j’ai bien l’impression que c’est juste un changement au niveau de la direction artistique (peut-être est-ce aussi parce que Rourke hésitait à reprendre le rôle à cause du maquillage qu’il avait trouvé pénible, et qu’en voulant alléger l’opération, ils n’ont pas eu le loisir de peaufiner autant que la première fois).

Ce que j’ai réellement trouvé dommage, c’est qu’outre ces défauts, les histoires semblent aller trop vite, elles manquent de corps, sont trop superficielles. Je n’ai pas trouvé la variété du premier opus, l’impact émotionnel de l’histoire d’Hartigan ou les scènes bizarres comme quand le cadavre de Jackie Boy divague. Il n’y a personne à qui s’attacher, et rares sont les moments où l’on craint pour les personnages. L’une des histoires notamment, qui est au sujet de Roark (l’homme le plus puissant de Basin City), est vraiment celle qui semble avoir manqué le plus d’attention, on est assez loin de l’enjeu du premier opus qui s’attaquait au cardinal du même nom. Et c’est pourtant s’attaquer à celui qui dirige tout, c’est pas rien.

Donc globalement, c’est un avis très mitigé. J’ai tout de même envie de le revoir en Blu-Ray à tête reposée et un verre à la main, ne serait-ce que pour l’esthétique des plans (et une hypothétique version longue comme ce fut le cas pour le premier), mais contrairement au premier que j’ai pris tant de plaisir à revoir de nombreuses fois, je n’ai pas eu le même ressenti, et je doute que cela vienne avec le temps.

Sans pour autant le fustiger, je ne le recommande pas chaudement. Cela reste toutefois un bon divertissement.
Si je lui mets quand même 7, c’est parce qu’il reste toujours très original, aussi bien dans son traitement graphique que dans sa narration, et que techniquement l’on a quand même droit à quelque chose de haut niveau, très travaillé, et qui a une personnalité propre (contrairement à nombre de films d’action contemporains).