Le nouvel opus Sin City ne veut pas dire suite et tant mieux!
Le duo Robert Rodriguez/Franck Miller a encore frappé.Il ne s'agit plus de présenter la forme innovante sur Sin City (noir et blanc et objets choisis colorés) ni de faire un film d'ambiance comme sur le premier long. Le pari,ici, est d'assurer la continuité de la franchise,avec d'anciens personnages et des nouveaux.Ce qui a dérouté les amateurs du premier Sin City qui voulaient retrouver certains protagonistes absents.Or, apprécier une histoire n'est pas forcément se retrouver en terrain connu,bien au contraire. J'étais content de retrouver Marv ( que Miller semble désigner comme le gardien du temple vu ses connexions nombreuses avec les personnages du deuxième film) ou même Nancy, la strip-teaseuse qui n'a pas digéré la fin tragique de Hartigan. Or,j'avoue que les nouveaux arrivés ne manquent pas de sel comme Ava Lord et le sénateur Roark,à coup sûr les identités les plus déroutantes du film.
Ce qui m'a plu également, c'est que Frank Miller n'introduit plus ses spectateurs dans son univers avec diligence ou précautionneusement.Et que Robert Rodriguez aime le suivre dans cette direction en n'offrant aucune linéarité au scénario du dessinateur culte.Au final, celui qui regarde Sin City: J'ai tué pour elle, se régale de l'ambivalence des personnages et de la façon d'assembler les sous-intrigues dans cet univers pulp. Cet état de faits est déjà énorme dans un genre où le spectacle doit primer sur la psychologie des personnages.
Si vous avez vu le premier Sin City, vous devriez bien accueillir les ajustements faits dans ce nouvel opus,qui n'est pas une suite (je le répète).Si vous recherchez l'action sans réflexion, vous risqueriez d'être déçus également.La ville du pêché a beau être ce qu'elle est, elle ne se donne pas au premier venu au propre comme au figuré.