Singapore sling par Jérôme Oren

Parfois considéré comme le grand-père de la nouvelle vague grecque, Nikos Nikolaïdis livre avec Singapore sling un étrange opus, inclassable comme Eraserhead de David Lynch ou Pink Flamingos de John Waters. Le réalisateur décédé en 2007 aborde ici ses thèmes favoris : l’amour, les fantômes du passé, la relation entre le sexe et la mort.

L’histoire tient du film noir. Par une nuit d'orage, blessé et n'ayant plus rien à perdre, un homme arrive dans une maison, croyant que s’y trouve Laura, celle qu’il aime et qu’il n’a plus vue depuis des années. Dans le jardin, deux femmes creusent la tombe de leur chauffeur. Au lever du jour, l’homme entre dans la maison mais les choses ne se passent pas comme prévu...

Nikolaïdis pensait tourner une comédie comportant des éléments des tragédies de l'Antiquité grecque. Les critiques qualifièrent cependant Singapore Sling de "film le plus perturbant de l'histoire du cinéma". À sa sortie, il fut censuré au Royaume-Uni.

Les superbes images en noir et blanc, les décors baroques et la musique classique subliment sans peine les scènes ahurissantes auxquelles le film donne lieu : perversités sexuelles en tout genre, ultra-violence et exhibitionnisme vomitoire.

Les amateurs de films transgressifs adoreront, les autres détesteront.