Sinus tueur
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En juillet, on a eu droit à la sortie du lamentable Insidious 3. En août, on a une nouvelle suite avec le faible Sinister 2. Certes, il passe mieux que l'autre et avait même la capacité de devenir une bonne surprise, mais il reste en deçà du premier opus, qui n'était pourtant pas d'un niveau très élevé.
Le film s'ouvre sur un jump scare efficace, instaurant d'emblée une atmosphère angoissante. Le dialogue qui s'ensuit entre l'ancien adjoint du shérif So & So (James Ransone) et le père Rodriguez (John Beasley), permet de maintenir cette ambiance oppressante, accentuée par une photographie et lumière froide. En peu de temps, le réalisateur Ciaran Foy donne l'impression d'avoir la possibilité de nous surprendre, surtout que la suite des événements sont tout aussi prometteurs. Malheureusement, les promesses du début ne vont pas tenir la distance, malgré de nouveaux jump scare réussis et une montée en puissance sanglante dans le visionnage des films super 8.
En s'inspirant d'un roman de Stephen King : Les enfants du maïs, les scénaristes Scott Derrickson (réalisateur du premier opus) et C. Robert Cargill, n'ont pas fait preuve d'originalité. Dès le début du film, on pense à l'adaptation cinématographique du même nom que l'ouvrage datant de 2001 et de ses suites. A chaque plan du champ de maïs; et ils sont nombreux; tout comme lors de la vue d'une serpe, on est sous l'influence de ses navets. Certes, ce ne sont pas des œuvres vraiment connus, sauf si on aime les films d'horreur et comme ce second volet s'adresse à ceux-là, difficile de ne pas les avoir vu.
Contrairement au premier opus, cette suite joue d'emblée la carte horrifique, avec un soupçon de drame familial, à travers la fuite d'une mère (Shannyn Sossamon) avec ses deux fils Dylan (Robert Sloan) et Zach (Dartanian Sloan), pour échapper à un mari violent (Lea Coco). On a aussi plus de personnages, avec la présence de multiples enfants sous l'emprise de Bughuul (Nicholas King). Le rapport entre les enfants "morts" et vivants sont plutôt réussi, du moins dans un premier temps, avant de devenir poussif comme l'ensemble du film et de céder à des facilités dans les effets et le scénario.
Au fil des événements, l'angoisse disparaît et l'histoire devient ennuyeuse. Est-ce du à la romance malvenue et convenue ou à l'impression de déjà vu qui s'installe inexorablement ? Surement un peu de tout ça, avec une mise en scène perdant de son mordant, en se contentant de filmer les faits, au lieu de les galvaniser. Puis en tirant sur les mêmes effets jusqu'à l'usure, on est plus surpris et cela devient aussi plat que les terrains agricoles de l'Indiana.
James Ransone dans le premier rôle, c'est un sacré pari. Il était déjà présent dans le précédent volet, mais il reste un acteur peu connu des spectateurs, sauf si on est un amateur de séries et surtout celles créées par David Simon, en l’occurrence : The Wire, Generation Kill et Tremé. Son physique frêle, le cantonne souvent dans des rôles de marginaux ou de bouffons, voir les deux à la fois. Il prend un peu plus d'épaisseur ici, même s'il affiche toujours une certaine fragilité, tout en nous faisant parfois sourire. Il succède à Ethan Hawke, ce qui n'est pas une mince affaire. Il participe à rendre le film moins pénible, tout comme Shannyn Sossamon, jusqu'à ce qu'ils cèdent à leurs pulsions primitives. Les faux jumeaux David et Dartanian Sloan ne sont pas énervants, surtout le premier, mais la réflexion sur l'héritage parentale est des plus simplistes, voir sujet à polémique.
Au début, le film offre un peu d'espoir avant de ne devenir qu'un produit sans saveur au fil des minutes. Certains jump scare fonctionnent bien, mais on ne ressent ni frisson, ni peur. C'est de l'épouvante inoffensif, on peut dormir tranquille après l'avoir vu, même pendant la séance, ce n'est pas plus mal.
Créée
le 20 août 2015
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