Sinus tueur
Sinister 2 est un film paresseux tant du point de vue de la mise en scène, de la réalisation que de l’écriture. Le film s’inspire grandement du schéma et des artifices horrifiques développés dans le...
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le 27 août 2015
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Sinister 2 est un film paresseux tant du point de vue de la mise en scène, de la réalisation que de l’écriture. Le film s’inspire grandement du schéma et des artifices horrifiques développés dans le Sinister premier du nom pour nous les recracher presque à l’identique.
Le premier avait pour avantage de créer une ambiance sombre et glauque dans une seule unité de lieu : la maison des Oswalt. L’atmosphère angoissante étant entretenue par le caractère casanier du personnage d’Ethan Hawke inhérent à son métier d’écrivain. Le côté sombre de son bureau et le visionnage des pellicules des horreurs commises sur des familles favorisant l’émergence d’idées pour la création de ses histoires criminelles. Le premier permettait de côtoyer ces images horribles avec parcimonie laissant s’engouffrer la sensation de malaise quand le deuxième forçait le spectateur à regarder ces images à chaque fois que la nuit tombait sur la maison l’installant de fait dans une routine macabre. L’inanité de ces séances collectives dessert le film dont le caractère horrifique n’est qu’un lointain souvenir car d’horrifique le film n’en est pas : peu ou prou d’images fortes restent en tête, seule la figure du Baghuul est utilisée jusqu’à ce qu’elle ne devienne plus qu’un personnage secondaire, apparaissant alors au gré des jump scare hasardeux et vains. Sinister 2 laisse le récit s’éparpiller en une multitude de lieux et d’espaces différents ; là où un film d’horreur arrive généralement à trouver sa force en une concentration de phénomènes et de créatures étranges en une seule unité de lieu rendant l’endroit presque vivant, Sinister 2 déplace l’action en différents lieux sans pour autant réussir à garder (et à créer) une ambiance terrifiante.
Personnages creux et sans reliefs, les protagonistes souffrent d’une faiblesse dans leur écriture. Ils ne sont jamais vraiment exploités, que ce soit dans l’utilisation des enfants fantômes ou bien dans le caractère violent et impulsif du père à l’égard de sa famille. Tout est expliqué de manière trop rapide sans vraiment prendre le temps de s’arrêter sur les motivations des personnages. Le père justement, est l’exemple idoine du personnage ne servant à rien : n’apparaissant que sous son aspect le plus sombre, promenant dans son sillage le cliché du père violent et possessif pour ensuite finir brûlé au milieu du champ de maïs sans que personne n’en ait rien à foutre.
Des raccourcis scénaristiques viennent également faire défaut au métrage: l’amourette créée entre le détective privé et la mère n’apporte rien au récit tandis que forcer l’enfant le plus impressionnable à regarder les films dans le but de réveiller la jalousie de son frère plus caractériel et violent est un peu fortuit car déjà mal exploité dans le film mais surtout cela procure une perte de temps au film assez dommageable. Enfin pour arriver au personnage central de tout le récit : la figure du Baghuul, cette dernière est beaucoup moins bien utilisée que dans le premier. Apparaissant de nombreuses fois tout au long du film au contraire du premier qui arrivait à distiller ses apparitions dans le but de faire monter la tension en crescendo. Le caractère omniprésent du Baghuul, le personnage central faisant le lien avec le premier film perd ici son caractère mystique, sa mythologie n’étant pas suffisamment étoffée pour le crédibiliser et le rendre important aux yeux du spectateur. Ciaran Foy arrive même à le reléguer à un poste de personnage secondaire dans le film, derrière les enfants fantômes, tant sa présence est répétée bien que l’apport proféré au film reste mineure.
Le jump scare final est à l’image du film : une suite sans surprise et sans idées.
Créée
le 27 août 2015
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