« Théâtre d’abominables génocides et de crimes contre l’humanité, la lointaine cité de Sinjar est endormie sous une épaisse brume, comme pour masquer les cicatrices qui ont été laissées sur les corps meurtris des rescapés yézidis. Alexe Liebert nous emmène sur les lieux d’un massacre, à la découverte de plaies encore profondes pour un peuple dont la seule existence semble être justifiée par son statut de martyr. Documentaire engagé, Sinjar, naissance des fantômes part ainsi à la rencontre des fantômes qu’abritent les lieux, des fantômes bien vivants et prisonniers de leur propre histoire. »
« Les arguments se succèdent avec une tonalité crue et une portée poétique dans cette délivrance. Des femmes s’expriment, sans chaînes, sans bourreaux pour les asservir. Cependant, leur présence les hante et finit par apparaître dans l’esprit des spectateurs. Mais les mots ne sont pas spécialement pour nous ou pour les intervieweurs. C’est avant tout pour elles et pour panser quelques plaies qu’elles partagent ce fardeau. Ces confessions sont synonymes de prières, voire de supplice pour d’autres personnes. »
« Le documentaire nous offre alors, avec beaucoup de pédagogie et de sensibilité, les clés pour interpréter les émotions filmées et le sentiment d’injustice qui flotte en arrière-plan. Ainsi, Sinjar, naissance des fantômes chante en la mémoire des terres désolées et du sang yézidi versé, en espérant que les victimes puissent renaître, reconstruire des souvenirs moins douloureux et transmettre autre chose que des lamentations dans les berceuses du soir. »
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