Une nuit noire en enfer

On retrouve Ryan Coogler derrière la caméra et Michael B. Jordan devant, après leur collaboration pour Creed. J'ai eu l'occasion de voir ce film en avant-première sans rien savoir de ce qui m'attendait. L'affiche m'évoquait plutôt un film d'action, j'étais relativement loin du compte.

Ce film se découpe essentiellement en deux parties avec une transition assez abrupte entre les deux. Ça démarre avec une histoire qui se déroule pendant la ségrégation aux USA dans les années 30, puis d'un coup l'action et la violence arrivent, sans aucun lien avec l'histoire construite jusque là.

La première partie prend son temps pour construire les personnages et leur histoire. Mais aucun n'est vraiment très attachant ou assez fouillé.

La seconde partie est plus généreuse dans le sang, ce qui fait le spectacle voulu, mais pas tellement originale non plus. Le mélange des deux est un peu bizarre.

Michael B. Jordan a un double rôle avec ces jumeaux qui veulent monter leur business. Visuellement on a une différence (un bleu et un rouge), mais sinon dans l'interprétation la différence ne saute pas aux yeux. Pas sûr que M. Jordan marque beaucoup de points avec une prestation très convaincante. Le reste du casting fait le job, sans gros point fort ou faible.

Le film se permet de partir quelques fois dans des trips étranges, avec la musique en particulier.

Ça laisse un goût un peu particulier au final. On ne s'ennuie jamais vraiment, mais les personnages ne sont certainement pas assez travaillés, le tout est un peu bancal, et en même temps suffisamment divertissant pour qu'on ne jette pas le bébé avec l'eau du bain. Pareil avec le message du film, tiraillé entre manifeste des noir-américains et pur divertissement.

Vu en IMAX, certains séquences augmentent l'image du 2.39:1 au 1.90:1, ce qui est un plus. Ça aurait même mérité d'être entièrement en écran plein.

NB: restez jusqu'à la fin du générique si vous ne voulez rien rater, il y a des choses pendant puis encore à la fin de celui-ci.