Excellente technique, mais scénario digne du potager
S'attaquer au cinéma de genre, qui plus est celui des années 60 ET en Italie n'est pas anodin. J'ai profité du festival thématique sens critique pour le découvrir, en bon public.
Mais comme souvent avec le ciné de genre, et surtout sur le jeune site senscritique, une grosse partie des films ultra ciblés n'est encore noté que par des fans du genre, souvent inconditionnels, et par des personnes très ouvertes d'esprit. Je ne me permettrai pas de condamner une partie des spectateurs car je n'ai ni le recul ni la culture pour juger la notation de ces films en particulier, mais on peut quand même noter un certain consensus. Et je pense que c'est le cas ici.
Je m'explique. Impossible de ne pas voir la notation très élevée de "Six femmes pour l'assassin", ni certaines critiques de fans du genre ou du réalisateur.
N'étant pas un fan de ce genre en particulier ni un fin connaisseur du réalisateur, j'y suis allé tranquillement.
J'ai d'abord trouvé une qualité indéniable dans l'ambiance du film. celle-ci est particulièrement bien gérée avec des choix de cadrages pointus et efficaces, mais aussi des travelling et des plans séquences qui ne manquent pas d'intérêt.
La photographie atteint des sommets avec un jeu des couleurs souvent répercuté sur les mannequins, qui donnent le ton et vous induisent souvent en erreur dans votre recherche du coupable.
Certains plans intrigants donnent des airs de "The Twilight zone", et ajoutent une petite touche de cinéma fantastique du meilleur effet.
Enfin, le jeu des visages et des ombres ou l'occupation de l'espace sont de très bonne facture.
Mais le reste... Comment dire... Tiens du bon gros nanard.
Les personnages sont peu élaborés et en trop grand nombre pour un scénario aussi mince.
Celui-ci est réduit à sa plus simple expression et n'évite malheureusement aucun des clichés du genre, au point de devenir un vrai handicap :
La future victime qui se prend les pieds dans le tapis, la gifle qui arrache le chemisier, les femmes sculpturales qui se font désaper juste avant de canner, le gros plan sur le visage de la nénette en train de hurler en se prenant le visage à deux mains, le vrai-faux tueur qui n'était pas vraiment mort tout à fait...
Autre gros poncif, les hurlements des victimes, clairement inspirés du cinéma américain, n'offrent aucune valeur ajoutée si ce n'est de respecter les codes du genre. Mon manque de culture cinématographique ne me permettant pas d'être suffisamment objectif pour le replacer dans le contexte, je dirais juste qu'avec mes yeux de 2013, je les trouve assez ridicules.
Même pour un film des années soixante et surtout replongé dans le contexte, on voit donc tout arriver avec de gros sabots.
Pour finir, le jeu des acteurs est grossier et sans nuances, à une ou deux exceptions près.
Pour conclure on peut donc dire que ce film n'offre pas un grand intérêt, hormis pour les fans de cinéma de genre Italien des années 60.