Produit et écrit par Wong Jing, Sixty Million dollar man souffre de la présence un peu trop envahissante du fameux producteur opportuniste de Hong-Kong. Ça se ressent dans un humour plus graveleux et sous la ceinture que d'habitude, un scénario particulièrement mal construit et bordélique pour de grosses baisses de rythme et de qualité ainsi qu'une réalisation bâclée au possible. Encore plus que d'habitude, la parodie est mise en avant et celle-ci semble parfois être une simple compilation qui n'apporte pas grand chose comme la danse Pulp Fiction sorti de nulle part et qui ne comprend aucun gag. Le film est même un pastiche de Fight back to school pour sa seconde moitié !
Du coup, même si la folie va très loin dans ses délires, on ne rit pas au éclat comme dans d'autres films de la même période à cause d'un manque de rigueur et de progression comme si on regardait un assemblage de sketch. Pourtant sur le papier, c'est de la moquette made in Armsterdam qui nous est proposé avec Stephen Chow qui a la possibilité de se transformer en tout et n'importe quoi (influence de The Mask) : magicien aux super pouvoir (why not), gogo-gadget au bras mais aussi un tube de dentifrice géant et même un cabinet de toilettes ! Les trucages sont très rudimentaires et ne bénéficient pas du savoir faire hollywoodien ; cela dit, ce côté bricolé lui donne une certaine patine appréciable.
Un peu dommage car la premier tiers est génial, très proche de beaucoup d'autres films de l'acteur/réalisateur (God of Cookery principalement) où Stephen est délicieusement odieux et prétentieux avant de connaître une imprévue chute brutale. C'est dans cette partie que Chow semble le plus à l'aise, prouvant une nouvelle un sens du timing (et des grimaces) génialement millimétré d'autant qu'il forme un nouveau duo avec le fidèle Ng man-tat. Il y a quelques passages vraiment anthologique qui s'enchaîne sans temps mort (si ce n'est la visite du labo du dr fou).
La suite force un certain respect par son imagination totalement absurde et non-sensique sauf qu'on est avant tout surpris par son côté cartoon poussé à fond et pas vraiment hilare.
Je n'irai pas parler de déception puisque l'énumération de séquences impayables est encore très élevée mais on sent trop un film tiraillé entre son acteur et son producteur. Quand au réalisateur au milieu, il devait se cacher derrière un assistant pour éviter de prendre parti.