Porté à la fois par ma sympathie envers Wings Hauser, qui m'aura marqué à jamais en psychopathe dans l'indispensable Vice Squad, et par ma curiosité envers la carrière pour le moins chaotique de Linda Blair, je ne pouvais qu'être partant pour ce film produit, réalisé et scénarisé par l'ami Wings lui-même, interprété par son fils, sa femme et co-produit par sa fille. Une affaire de famille donc, ce qui comme souvent n'augure pas du meilleur.
La jaquette du dvd nous promet un revenge movie énervé sur fond de néo-nazisme, mais l'expérience m'a appris à me méfier des promesses écrites sur les dvd à 1 €. Et en effet bien que tout commence par une séquence de débauche et de tabassage over the top qui n'aurait pas dépareillé dans un Troma, le reste du film est un drame hilarant suivant les tribulations de Wings, Linda, et leur fils "pédé" (sans doute le mot le plus prononcé, avec "enculé", dans la VF, hilarante elle aussi), victime du tabassage qui ouvrait le film. La famille éclatée va se ressouder autour de ce drame, et parachever le tout en enrôlant on ne sait comment une milice de riverains excédés pour aller tabasser les loubards. Ceci est torché en 5 minutes à la toute fin du film, et ressemble un peu à l'expédition punitive mythique d'Hélène et les garçons.
Pourquoi qualifier ce drame d'hilarant ? C'est simple, car rien ne va, du cabotinage total de Wings Hauser en père indigne alcoolique qui va se sevrer dans une caravane en compagnie de son fils "pédé" (l'occasion d'un "training montage" rendu célèbre par Nanarland), à Linda Blair qui fait ce qu'elle peut en se demandant visiblement dans quelle galère elle s'est encore fourrée (chansonnette poussée et plan nichons à l'appui), en passant par les séquences relatant les frasques du groupe de skins, tellement violents qu'ils renversent les caddies des clochards et lancent des bouteilles de bière sur les façades d'entrepôts désaffectés. Même qu'ils disent des gros mots. Le summum restant donc la fameuse expédition punitive, ou la milice rassemblée par la petite famille marche au milieu de la rue dans une ambiance festive soulignée par une musique entraînante. Bien sûr tout pue la misère, des décors à la mise en scène, c'est donc extrêmement drôle, surtout la morale de fin "se faire justice soi-même c'est cool et ça détend" et "bravo mon fils, t'es quand même un homme bien que tu sois homo".
Un désastre complet pour Wings Hauser donc, totalement responsable de cette chose. Oserais-je dire que ça me rend le personnage encore plus cher à mon cœur ?