C'est un film que Dolph Lundgren avait dans ses tiroirs depuis dix ans. Il devait même le réaliser lui-même après Icarus. Et puis finalement, je ne sais pas pourquoi, ça ne s'est pas fait. Peut-être en raison d'un emploi du temps surchargé car, mine de rien, depuis sa résurrection dans Expendables en 2009, il tourne en moyenne quatre ou cinq films par an.
Il garde tout de même les casquettes de producteur/scénariste/interpréte pour un sujet lui tenant à cœur : la traite d'êtres humains. Pour 98 % d'entre eux, des femmes et des enfants. Souvent utilisé dans ces petits actioners sortant directement en vidéo, Lundgren y va fort sans non plus en rajouter des tonnes. C'est appréciable.
Skin Trade est aussi une histoire de vengeance et c'est un thème dont il s'est souvent emparé dans ses propres films qu'il a mis en scène : The Mechanik par exemple. Après qu'un mafieux serbe incarné par Ron Perlman ait tué sa femme et kidnappé sa fille, il ira le chercher par la peau des fesses en Thaïlande avec l'aide d'un flic local.
Si la partie aux USA est mollassonne et traîne un peu la patte malgré la présence de Peter "Robocop" Weller, celle se déroulant en Asie ne laisse pas une seconde de répit. J'attendais beaucoup d'un éventuel affrontement entre Tony Jaa et Dolph Lundgren et, pas d'inquiétude, il tient ses promesses. Les deux combattants sont en fait très complémentaires. Si Lundgren n'a plus la rapidité ou la souplesse d'autrefois, il tape plus fort là où Jaa est nettement plus agile et se permet même quelques prises d'art martiaux acrobatiques faisant toujours leur petit effet.
Skin Trade dame le pion à pas mal d'autres films d'action pouvant sortir tous les mercredis. Il est généreux, propose quelques bonnes fusillades, courses-poursuites, séquences de bastons. Dans l'univers impitoyable du marché de la vidéo, il est clairement dans le haut du panier et mériterait un meilleur sort.