- J'avais 13 ans. Une campagne publicitaire basique dans les magazines et a la télé nous présentait en quelques secondes ce qui ressemblait à un film d'action dans lequel un certain travail d'animation était effectué lorsqu'il s'agissait de mettre des avions militaire en scène. Après la fameuse conclusion de ces pubs (encore utilisé aujourd'hui) disant avec une grosse voix rapide "Sky Crawlers L'armée du Ciel, maintenant disponible en DVD et Blu-Ray", le service marketing rempli son rôle sur ma petite personne en me donnant envie de le voir, mais le vilain garnement que j'étais le téléchargea illégalement ! Et tandis que la délinquance me frappait de plein fouet face à cet acte terrible, je découvris bien plus qu'un film d'action. Au point qu'aujourd'hui, 12 ans plus tard, je me demande comment un jeune homme bavant devant le premier Transformers a pu apprécier à l'époque un tel ovni.
Car ce qui est clair, net et précis concernant Sky Crawlers, c'est qu'il est habité d'un rythme extrêmement particulier, que l'on pourrait appeler lent et contemplatif, dans lequel le spectateur aurait le temps d'admirer les décors dont la qualité graphique est certaine. Bien loin de l'image que nous en donnait la campagne marketing, nous découvrons ainsi dès la première demi-heure que l'œuvre n'hésitera pas à faire des plans fixe de plusieurs longues secondes afin de poser une ambiance toute particulière. Ainsi, une personne passant un appel à la cabine téléphonique va nous faire attendre, comme le personnage, le temps nécessaire à ce que le destinataire décroche. Des exemples tel que celui-ci, il y en a plein, mais on va s'arrêter là.
En tout cas, ce qui aurait pu devenir un film long et ennuyeux en est au final tout l'inverse. Le tour de force de Mamoru Oshii (Mr Ghost in the Shell, ni plus ni moins), c'est de donner un véritable sens à ce choix de rythme narratif. Car s'il fait cela, c'est pour une raison bien précise : Les personnages évoluant sous nos yeux se trouvent dans des gros décors vides, coupés de la civilisation, dans lesquels le temps s'est comme arrêté. Personne n'arrive réellement à se souvenir depuis combien de temps il est là, tout le monde est complétement stone et surtout chacun d'entre eux semble comme coupé de la réalité.
(Je vais maintenant devoir parler un peu du message de l'œuvre, alors si vous ne voulez rien savoir avant de le voir, arrêtez la lecture ici)
Et tout cela nous mène vers le point capital de l'œuvre : La profondeur de son message. Sky Crawlers est une fresque dépeignant le besoin qu'a l'homme d'être en guerre, afin de pouvoir se rendre compte de la valeur de la paix. On nous montre ainsi durant deux heures une guerre qui n'est plus celle de deux pays, mais bel et bien de deux sociétés, s'adonnant à des expériences biologiques de plus en plus contre-nature. Les personnages vont ainsi évoluer tel des marionnettes dans ces décors silencieux, et ne montrer quasiment aucune émotion véritable, a part à de rare moment.
Enfin, parlons de l'autre grande qualité notable de Sky Crawlers : Ces scènes d'action. Le film date de 2008, mais l'animation est d'une qualité indéniable lorsqu'il nous en met plein avec la vue avec les affrontements des avions de chasse, parvenant à nous faire comprendre les mouvements brusque de ces machines de guerre céleste sans problème.
Ainsi s'achève ma critique de Sky Crawlers, un film qui m'est important puisqu'il aura marqué mon adolescence. Je suis en tout cas content de voir que j'avais des gouts plus développés que je ne le pensais à cette âge là. La fin de ce long-métrage d'animation a marqué ma vision des fictions au fer rouge, et je vous laisse la découvrir si ce n'est pas déjà fait. En attendant, il me tarde d'allé voir les autres métrage de Mamoru Oshii !