Oshii nous envoie en l'air
Entre deux films live, Mamoru Oshii revient toujours au cinéma d'animation. Avec Sky Crawlers, le cinéaste offre une oeuvre qui lui convient très bien au niveau des thèmes, même si le film n'a pas été écrit par sa patte.
Un mot d'abord sur la qualité de l'animation qui est pour moi très réussie. Ce sont surtout les différentes séquences de vols et de combats aériens qui sont excellentes. La qualité est au rendez-vous et les paysages sont vraiment superbes vus d'en haut. A un moment donné, je n'ai pas eu l'impression de me retrouver face à un animé. Après, les dessins des personnages sont assez simplistes, mais je trouve que l'univers visuel est particulièrement de haut niveau.
Par ailleurs, nous retrouvons des thèmes propres au cinéma comme la quête d'une identité parmi des personnages qui sont totalement dépassés par leur condition. Dans le cas des Kildren, nous sommes face à des enfants qui resteront à jamais des gosses. Outre ce fait, ils se comportent évidemment en adultes vu qu'ils se font la guerre, picolent, fument, baisent, etc. Le cinéaste pose donc ce problème d'une vie éternelle si elle n'est pas interrompue de manière brutale.
On retrouve aussi des éléments propres au cinéaste qui marque de sa patte le film. On y retrouve le fameux chien, qu'on voit dans chaque film d'Oshii. Il y a aussi une partie de l'oeuvre qui se déroule en Pologne, pays pour lequel on peut rappeler que c'est là-bas qu'il a réalisé son chef-d'oeuvre, Avalon.
Après, le film a des défauts. Comme d'habitude chez Oshii, c'est lent et contemplatif mais ça manquait jamais de rythme. Ce qui n'est pas le cas ici. Comme de coutume aussi, c'est surtout le voyage en lui même qui est plus important que la destination. Après, l'oeuvre me semble aller beaucoup moins loin dans la réflexion que les illustres ainés d'Oshii.
Mais Sky Crawlers, l'armée du ciel reste une oeuvre de qualité.