[Spoilers légers qui peuvent empecher de profiter pleinement du film]
Skyfall est le 23eme volet de la licence James Bond qui fête ses 50 ans. En raison des déboires financiers de la MGM, ce film a failli ne jamais voir le jour, et convenant en, il aurait été dommage de finir sur un Quantum of Solace, qui n'aurait pas rendu complètement hommage à la série. Finalement, le tournage du film a bien lieu, et c'est Sam Mendès qui est choisi, avec Daniel Craig reconduit dans le rôle de 007.
Skyfall continue le reboot amorcé avec Casino Royale. Dans ce volet, Bond est aux trousses de Silva, un ancien agent du MI6, qui mène des attaques cyberterroristes dans le but d'atteindre personnellement M.
Le film commence comme presque toujours par une haletante course poursuite, ici dans les rues (ou plutot sur les toits) d'Istanbul. Au terme de cette course-poursuite, Bond se fait tirer dessus et meurt (une fois de plus). Arrive le générique, super beau qui renoue avec la tradition des James Bond, et une BO sublime d'Adèle, comme on en avait plus vu depuis GoldenEye.
Bon, à ce stade du film, je suis déjà à l'extase et j'ai poussé des petits hurlements muets à plusieurs reprises. Mais que c'est bien filmé ! Une course poursuite rythmée et lisible, avec dans le même temps, une carte postale d'Istanbul.
Sans raconter tout le film, on peut dire que l'esprit Bond est totalement respecté. Hommages, clins d'oeils et symboles sont légions, pour notre plus grand bonheur. Retour aussi à la sublime DB5 et du James Bond Thème, qui boucle le reboot, et histoire de bien nous montrer que 007 est de retour. C'est le Bond qu'on aime.
En parlant du Bond qu'on aime, on constate que les femmes sont plus en retrait qu'à l'accoutumé dans cet opus (mais pour des raisons scénaristiques évidentes et largement défendables). Naomis Harris nous livre une bonne prestation dans un rôle tant inattendu, improbable, intéressant que génial. Bérénice Marlohe (cocorico !) livre elle aussi une belle prestation dans le rôle de la James Bond Girl torturé, mais avec un rôle assez insignifiant dans l'histoire.
Dans les choses dont les Bond nous ont habitués et qui ne sont pas présentes ici, on peut mentionner les gadgets (mais pareil, pour des raisons logiques, qui se défendent). Qui dit Bond, dit Q. Aussi caustique et sarcastique que Desmond Llewellyn, qui a d'ailleurs droit à un joli hommage. Là ou les gadgets disparaissent, l'informatique et le piratage apparaissent (quoi de plus moderne en effet ?). Le nouveau Q est très prometteur et m'a beaucoup plu.
Au final, c'est un très bon opus que celui-ci, probablement l'un des meilleurs. C'est un film qui sait prendre son temps, et qui tend parfois vers l'espionnage. C'est magnifiquement filmé et mis en scène. Il y'a d'ailleurs d'excellentes trouvailles (le combat en haut du gratte ciel de Shangai, j'ai adoré).
Javier Bardem est excellent dans le rôle du vilain, alter-égo maléfique de Bond. En tuant Silva, Bond tue sa part sombre et peut ainsi devenir le Bond qu'on connait tous. J'ai lu dans une critique ici, un lien avec The Dark Knight. Je l'ai aussi perçu durant le film. Silva EST le Joker et Mendès ne le cache même pas et le met presque en avant (avec la scène du dentier). La différence avec Batman, c'est que Bond se débarasse de son coté maléfique et enterre ses vieux démons.
Le final est exceptionnel et pourrait presque permettre d'arreter ici l'histoire de Bond. La boucle est bouclée, ce qui laisse augurer le meilleur pour un prochain opus 100% Bond. Et s'il vous plait, avec Sam Mendès, j'en redemande !