Quand on regarde Skyfall et qu'on prend un instant pour décrocher du film, une seule question vient à l'esprit:
"Nom de dieu de mairde, mais qu'est ce que je suis en train de regarder".
Le 25 ème James Bond est foutraque, et je pèse mes mots.
Quand il commence, on a droit à une scène étrange: Bond qui débarque dans un appartement pour y trouver des collègues agonisant. Il demande à M un soutien médicale: elle n'en a cure, il faut absolument partir à la poursuite d'un méchant qui vient d'embarquer un McGuffin apparemment très très très important.
James s'execute, appelle aussitôt l'agent Eve qui était en course poursuite avec la voiture du dit méchant... a environ 40km/h. Elle a même le temps de pouvoir récuperer James en bas de la rue, alors qu'elle est censée toujours continuer de suivre l'autre nigaud.
On se morfond de stupidité, mais le fait est qu'une sensation presque irréelle de soulagement vient se propager dans l'esprit: non, nous ne sommes plus dans Quantum of Solace.
Non, les scènes d'actions ne sont plus cadrées avec les pieds et montées ultra rapidement façon Bourne.
Bon du coup celle d'ouverture est quand même bien chiante, mais on est content.
D'autant plus que la photographie de Roger Deakins est magnifique (James Bond award du meilleur chef op de la saga).
L'enthousiasme prend vite court quand Naomi Harris annonce de façon assez stupide "J'ai une fenêtre de tir qui est ultra risquée" à sa patronne (si c'est si risqué que ca, pourquoi tu ne fermes pas ta gueule et ne le fais pas duconne ?) et envoie James Bond dans un faux décès... qui n'aura aucune foutue conséquence.
Hormis de faire prendre conscience à tout ses collègues qu'il est vieux (Tu te rends compte ? Une balle dans le bide et il prend 15 ans d'un coup le mec !), le coup de la "mort" de 007 n'affecte rien.
Pas même la relation qu'il a avec Eve.
Ah tu m'as détruit les cotes avec une balle de 35, espece de triple banane qui sait pas viser ? Pas grave, laisse moi te tripoter les miches...
Pendant un moment on croit savoir ce qu'essaye de raconter le film.
C'est à dire, tout simplement l'image de James Bond elle même.
Quelqu'un de vieux que tous cherchent à renouveler, mais qui réussit parce que lui il garde les vieilles méthodes.
Et en fait pas du tout.
Javier Bardem arrive et la tout devient du grand n'importe quoi.
Avec sa coiffure blonde péroxydée qui n'aura pas manquée de faire rire tout le monde, il nous fait une parodie intentionnelle de Julian Assange.
Visiblement comme le ministère anglais de l'intérieur à encore une dent énorme contre lui, ils ont du un peu forcé la main aux Broccolis pour qu'ils en fassent un méchant qui la aussi fout la merde par le biais de hacking .
Et tant qu'à faire, faites en un gay aussi.
Ce qui donne une des scènes les plus génantes de la franchise, ou Raoul Silva tente une proposition d'alliance avec Bond a la Dark Vador, sauf qu'à la place de lui demander de rejoindre le coté obscur de la force, Bardem lui demande de rejoindre le coté obscur du caleçon.
On peut même pas dire qu'il s'agit l'extrapolation ou d'interprétation mal placée: quand Bardem caresse le torse et les cuisses de 007 en lui demandant "C'est ta première fois ?", on se dit que même Joel Schumacher avec Batman & Robin était un modèle de sobriété.
Et après maintes péripéties dont un passage ou Bardem nous fait son Hannibal Lecter et montre qu'il est édenté (comme si ca suffisait pas les cheveux blonds...), on arrive à un final ou Mendes ne sait plus quoi dire.
Du coup il laisse la direction à la seconde équipe.
Et la ca devient du pur bonheur.
Mélange de "Maman j'ai raté l'avion", "Predator" ainsi que du final de "Battleship", les 20 dernières minutes de Skyfall sont de la folie a l'état brut et laisse entrevoir ce qu'aurait du être le dernier James Bond: un film fou réalisé par un chinois qui donne dix milles directions à la fois sous cocaine.
Comme toutes les scènes de castagnes sont vraiment bien, on se dit forcément que c'est "l'autre" director du film qui a de l'idée dans le citron et qui avec le climax de fin a repris controle momentanément du film.
Ce qui est bien evidemment plombé par Mendes qui revient, décidé à faire de la tragédie Shakespearienne, mais peu importe.
On sort en se disant que Mendes ne sera pas éternel pour les Broccolis.
Par contre par pitié, gardez moi cette seconde équipe.