Bon alors si vous n'avez pas vu le film, attention ça va spoiler sec.
Skyfall ou comment faire ressembler une saga mythique à un vulgaire film d'espionnage ricain du Dimanche soir.
D'abord les combats : Que ce soit sur le train, dans un casino ou dans une tour près d'une vitre c'est laid, laid, laid. D'ailleurs ça m'a beaucoup rappelé le CE2 quand Thomas Muraille c'est battu à la récrée contre Vincent Perrin façon tirage de bras, casse-cuisse et roulage par terre. Je ne me rappelle plus le pourquoi de cette bagarre.
Ensuite l'histoire : du copier-coller et du gros cliché qui pète.
J'ai l'impression que dans tout blockbuster d'espionnage on a fatalement droit à un piratage informatique de malade et à un geek beau-gosse qui tape très vite sur un clavier devant un écran géant qui fait plein de bruit et ouvre pleins de fenêtres. Ce geek fait toujours partis des 3 meilleurs au monde dans son domaine....ce qui ne l'empêche pas de se faire pirater....Sinon dans la vraie vie on utilise une souris et les programmes ont un temps de chargement....Tout ça pour dire que ça m'énerve encore plus que le cliché du flic qui bouffe des donuts.
A ce propos, le positionnement de Bond n'est pas clair, on nous le présente comme un vieux de la vieille qui fait tout au flair et arrivé devant l'écran, il te trouve le code du crack comme on trouve un cadeau dans le paquet de cheerios. Je passe sur la base secrète du méchant qui n'est qu'une île moisie avec une salle pleine de cartes-mères branchées entre elles et un PC démonté surement pour faire staïle. Bidon, bidon, bidon.
Je regrette le S.P.E.C.T.R.E et leurs bases supers classes sous les volcans, dans l'espace, sous la mer avec pleins de pépés en mini-jupe.
Parlons-en du méchant tiens, un gros gay grassouillet en col roulé qui lance des grenades rouges...désolé mais non, non et non. Le type il tenait pas 5 secondes face à Sean Connery. Une mandale et c'était réglé.
C'est d'autant plus risible qu'il se la joue façon Joker dans Dark Knight en prévoyant son arrestation pour ensuite tout faire péter et étaler tout le monde (avec sa graisse ?...) sans rencontrer aucune résistance. Aucune infos n'est fournis non plus quant à ses seconds-couteaux, ils tombent juste du ciel pour se faire dézinguer, un peu comme les Space Invaders.
Puis c'est quoi son mobile ? son service l'a abandoné et il veut se venger de son ex-patron, mouais...ça manque un peu d'ambition tout ça. De mon temps on voulait conquérir le monde.
Autre resucée Dark Knight, le côté j'ai de l'artrite de partout et la Parkinson me guette mais je me bats toujours comme un demi-dieu.
->Bond ne vieillit pas, il est l'entité du bon brute de décoffrage qui tatane les méchants point barre. Pourquoi le faire vieillir vu qu'on ne peut pas le remplacer ? c'est con.
Y'a eu aussi "je suis orphelin, mais mes parents étaient des aristos possédant un manoir et un fidèle garde-chasse". Alfred, descends-nous à la batcave que je prenne ma cape et mon masque, ça ira plus vite...
Une scène finale en campagne au fusil de chasse sous un ciel gris, ça vous rappellerait pas Jason Bourne par hasard ? moi si. ça puis ce petit côté espionnage réaliste....mais sans la tension, dommage ! A la rigueur Natalie Imbruglia la rendait beaucoup plus palpable dans son clip "Shiver"....
Vu qu'on parle de jolis ptits lots, parlons Bond-Girl : Hélas rien à se mettre sous la dent dans cette opus, finis les belles espionnes aux lèvres charnues et aux regards froids, exit les secrétaires ingénues, les donzelles en détresse et les chipies de l'octopussy club.
Bérénice Marlohe tient en fait un rôle mince comme un ticket de métro et se fait tuer comme ça, sans aucune réaction, sans pourquoi ni comment alors qu'à une époque Bond aurait tout fait péter pour les yeux de la belle. C'est ça qui est jouissif, le côté chevaleresque, si on nous l'enlève...bon bah voilà quoi...( à contrario ce passage grotesque "oh nann les salauds, ils ont fait péter mon Aston Martin ! rohh chuis vénèrrrrre là !!!").
Tiens au passage, l'explosion au MI6 et le supervilain qui est en fait un ancien de la maison c'est du déjà vu, hein. On s'est pas foulé Monsieur le chef scénariste.
Quelques trucs que j'ai aimé malgré tout :
- le générique (il déchire)
- le tracto-pelle sur le train (voilà, ça c'est Bond !)
- les dragons de komodo (encore plus fun que les requins dans une piscine)
- la scène du casino
- l'aston martin (toujours àl , toujours blindée, toujours le siège éjectable).
- l'accent londonien de Q
- la base de Churchill qui est aussi celle de Steed et Emma dans Chapeau Melon et bottes de cuir (le film).
Bref, vous aurez compris que je n'aime pas cette tendance au naturalisme qui touche tout les films d'espionnage/ de baston/ de superhéros depuis quelques années.
Pour moi Bond doit rester ce type un peu mufle, un peu drôle, un peu chanceux qui :
- fait 2 clins d'oeil à une secrétaire et la met dans son lit.
- met 2 claques à une vilaine espionne et la met dans son lit.
- flingue une cinquantaine de sous-fifres sans se salir.
- se sort d'un piège machiavélique avec un gadget de derrière les fagot.
- tue le méchant d'une manière spectaculaire.
JAMES BOND REVIENDRA
(pour je l'espère un meilleur film).