J'aime pas James Bond.
Pourquoi allez voir Skyfall me direz-vous ?
Parce que j'aime bien Sam Mendes.
Comme quoi, des fois, on a raison de faire confiance !
Le réalisateur britannique habitué à des films plus intimistes ne pouvait en aucun cas, de part sa nationalité, refuser la réalisation d'un James Bond.
Il a répondu présent... et de quelle manière !
Démarrant sur les chapeaux de roue et sur une note de musique reconnaissable entre toutes, Sam Mendes offre à son film un écrin magnifique. En faisant appel à ses fidèles collaborateurs que sont Roger Deakins, sans doute le meilleur directeur de la photo en activité et Thomas Newman, compositeur peu habitué aux blockbusters, Mendes a mis toutes les chances de son côté pour infiltrer la légende Bond sans perdre son identité artistique.
Baigné par la lumière magique de l'un (dont la séquence sous les néons de Shangaï ou celle sous le feu Ecossais resteront dans les annales), accompagné de la musique au diapason de l'autre (comme en témoigne l'utilisation du thème à la guitare au moment de récupérer la vieille Aston Martin), ce 007, 23ème du nom, est un régal pour les yeux et les oreilles... La réalisation de Mendes n'est pas en reste et sa maîtrise des scènes d'action n'a d'égale que la délicatesse des scènes plus intimistes (voir le superbe plan au steadicam qui ouvre la séquence de la boîte à Macao).
Le casting est lui aussi une réussite ! Mendes avait déjà eu le nez fin en choisissant Jude Law dans "Les sentiers de la Perdition", il récidive ici en offrant à Javier Bardem un nouveau jouet avec lequel s'amuser... Et il s'amuse le bougre... et nous avec !
Plus poignant et moins énigmatique que dans "No country for old men", l'acteur espagnol fait une nouvelle démonstration de l'étendu de son talent ! Ajoutons à cela la présence très agréable de valeur sûre tel que ; Ralph Fiennes, Albert Finney et Julie Dench et vous obtenez un autre sans faute à mettre aux crédits du réalisateur.
Le scénario est celui d'un James Bond mais suffisament alambiqué pour tenir en haleine les spectateurs. Le rythme est soutenu et après une scène de dialogue, on attend pas longtemps avant de réentendre les balles siffler. La tournure personnel que prend l'intrigue est une belle façon d'apporter de l'empathie pour les personnages. C'est important de le souligner car cela manque souvent à 007 dont on sait qu'au final il s'en sortira indemne.
Cela reste un James Bond avec ses codes et ses règles liées au genre ; relations féminines, flegme britannique et scènes d'actions rocambolesques mais le film possède un petit plus...
Un petit plus que j'appelerai : le savoir faire !