James Bond ne meurt jamais...
Il était attendu comme le messie.Le 23ème Bond est une bombe et encore plus.Il faut dire qu'en engageant l'auteur-réalisateur Sam Mendes,les producteurs s'épargnaient une nouvelle déconvenue.Et effectivement,Mendes imprime sa marque à un récit qui se veut aussi nostalgique(vous verrez pourquoi)que moderne(le criminel est un cyber-terroriste).Il parsème aussi "Skyfall" de ses obsessions freudiennes,et s'autorise avec un brio certain des scènes d'atmosphère d'une beauté renversante(les néons d'un immeuble high-tech de Shanghaï pendant une lutte à mort,le final enflammé dans la campagne écossaise).Daniel Craig continue d'insuffler de la bestialité et de la virilité cynique à l'agent 007,cette fois aux prises avec les traumas de l'enfance et une Nemesis très inquiétante.Javier Bardem,dont la composition de fou peroxydé,le place entre le Joker et Hannibal Lecter dans la galerie des êtres incontrôlables hauts en couleur.C'est le meilleur méchant qu'ait jamais eu la saga,pas moins.Ce qui marque dans ce James Bond,c'est à quel point il est épuré et classe,tant au niveau des plans que de la musique(signée du grand Thomas Newman).La relation entre Bond et M n'a jamais été aussi aboutie.L'ensemble,shakespearien,sombre,haletant et désenchanté,s'inspire clairement de l'univers de Christopher Nolan,ce qui est évidemment une référence!A noter,un prégénérique explosif en Turquie et un générique envoûtant et envouté par la voix d'Adèle.Encore et vite!