Sam Mendes reprend la franchise James Bond et va lui imprimer avec "Skyfall" le meilleur tournant de son histoire.
Le réalisateur britannique va faire de ce film une véritable oeuvre d'art. Je veux dire par là que de nombreux plans de "Skyfall" sont pensés et composés comme des tableaux : des couleurs aux jeux d'ombre et de lumière, de la grandeur des personnages à la perspective, on a parfois l'impression d'être devant une immense fresque.
Non seulement ce sont des plans magnifiques mais en plus cela confère une certaine poésie à cet univers. Le monde de 007 n'est pas réfractaire à l'idée de poésie et de mélancolie mais les précédentes adaptations l'avaient clairement laissé de côté.
Mendes, lui, au contraire, va s'approprier le mythe pour le magnifier. Attention, on ne parle pas ici de changer une oeuvre pour la tailler à l'univers d'un cinéaste. Non, le réalisateur respecte bien le matériau d'origine et inclut ainsi tout ce que l'on peut attendre d'un film James Bond : Q, M, des gadgets, des femmes fatales, des combats rapprochés, etc ... Là où le metteur en scène marque sa patte, c'est uniquement dans l'aspect visuel du film.
C'est un film d'ailleurs assez froid, à l'image d'un Daniel Craig peu expressif mais charismatique. Lorsque le film se déroule en Grande Bretagne, les tons dominants sont le gris et le bleu très pâle. Cela se ressent jusqu'aux costumes des personnages.
Et, en même temps, c'est ce qui fait son charme : ce que je retiens le plus, ce sont les plans tournés en Ecosse, qui exploitent parfaitement ces terres vastes et sauvages, grises et humides.
Alors "Skyfall" me fait à nouveau aimer le personnage de James Bond, qui a été salement amoché par les adaptations avec Pierce Brosnan, après de très bons "Casino Royale" et "Quantum of Solace" et avant le tout aussi bon "Spectre". J'ai hâte de découvrir ce que nous proposera Danny Boyle pour le 25ème James Bond !