Slalom, premier film de la réalisatrice Charlène Favier avec Noée Abita et Jérôme Rénier, raconte l’histoire d’une jeune fille, Lyz, qui intègre le sport étude de Bourg Saint Maurice dans l’optique de devenir skieuse professionnelle. Elle se fait entraîner par Fred qui lui-même avait pour ambition de passer pro mais dont les blessures l’ont empêché de parvenir à ses fins. Fred décèle le potentiel de Lyz et va faire de son cas une affaire personnelle et vivre par procuration de sa réussite.
Fred représente une figure d’autorité pour Lyz dont elle est très admirative; elle essaye d’exceller aux entraînements pour attirer son attention et en partie pour lui plaire.
L’attention toute particulière que Fred lui porte, crée une scission entre Lyz et le reste de ses camarades: le rythme de ses entraînements s’intensifient et les moments privilégiés qu’elle passe avec son coach biaisent la nature du rapport qu’ils entretiennent.
Du haut de ses quinze ans, Lyz n’a pas la lucidité et le recul suffisant pour se rendre compte que leur rapport n’est pas supposé dépasser une certaine limite. De son côté, Fred est certainement conscient de l’emprise et du contrôle qu’il a sur Lyz et en abuse.
On croit d’abord à un premier débordement de sa part lorsqu’il l’emmène dans les oeufs, faire des tours de voiture et au restaurant; on se demande si il ne s’est pas laissé déborder par la passion commune et l’audace qui les animent sur les pistes. Mais malheureusement, on comprend rapidement que Fred est conscient de l’erreur qu’il a commise et qu’il commet d’ailleurs de nouveau sans aucune once de préoccupation de l’impact que ça pourrait avoir sur Lyz au niveau traumatique.
Outre, l’abus qu’exerce son entraîneur sur Lyz; Slalom est une ode au sport de glissse dont la réalisatrice Charlène Favier se sent très proche l’ayant elle-même pratiqué et ayant grandi dans la région Auvergne-Rhône-Alpe.
Durant l’avant-première, Charlène, d’un naturel et une athenticité qui faisait plaisir à voir, défend auprès de l’audience son premier projet en répondant à nos interrogations et questions; elle partage même avec nous plusieurs d’anecdotes du tournage: les bruits de neiges qui ont été enregistrés en écrasant des croquettes pour chien, les bruits de poudreuses avec des frites de psicinies sur les croquettes etc, le bluffe sur le casting pour obtenir des fonds, la périosité du tournage des scènes de compétition live et les petites astuces bricolage des équipes.
Un grand bravo à Charlène et à toute son équipe pour ce film: le début d’une longue lignée de long-métrage, je l’espère!