Sleep est un de ces films malins, qui, en abordant une thématique simplement avec légèreté et non sans humour, parvient à mettre subtilement en perspective d’autres niveaux de lecture bien plus profond. Le thème reste majoritairement autour du couple, qui, attendant un enfant, commence à ressentir la pression montée...
On suit le quotidien de ce couple qui somatise à leurs manières l'angoisse de la parentalité : un syndrome de l'abandon carabiné est probablement en train de prendre possession de la femme. Le mari qui ne laisse rien surgir quand il est conscient en étant une bonne pâte un peu soumit, lâche tout par son subconscient une foi endormie. S'ensuit un jeu de ping-pong hilarant entre la femme qui devient de plus en plus étouffante et délirante et le marie qui répond à cette asphyxie par des crises de somnambulisme impressionnantes.
En toile de fond de cette mascarade, cette fameuse phrase : “ensemble tout est possible”, pendant la majorité du film, j'ai pris cette phrase comme une blague cynique envers le couple qui insiste jusqu'à l'absurde pour tenir quoi qu'il en coûte. La dernière scène remet brutalement du sens à cette phrase, lorsque les talents d'acteurs du mari ont finalement trouvé un rôle noble : Celui de faire accepter le départ du père à sa femme.
Bref, un très joli film à voir absolument, on frissonne (pas au point d’être qualifié de film d'horreur), on rit, on réfléchit et on est émue. Que demander de plus ?