Comme Adam, le spectateur suit le mouvement avant de se retrouver au cœur du récit. Sleeping giant commence de manière presque anodine et s'achève sur un mouvement puissant. Film initiatique qui creuse les caractères et dépasse les apparences, le premier long métrage d'Andrew Cividino ne laisse pas indifférent.
C'est l'été sur les bords du Lac Supérieur. Adam est en vacances avec ses parents et traine avec Riley et Nate, deux cousins en séjour chez leur grand-mère. Nate est un petit con, Riley cache un secret, Adam se laisse entraîner mais se tient en retrait, introverti, observateur, hésitant. Les trois adolescents s'amusent et font des bêtises.
Filmé caméra à l'épaule, savamment rythmé, le début du film donne aux scènes d'exposition des allures de clip. Puis les événements s'enchaînent et Adam se découvre. C'est le personnage central du récit, le plus intéressant et le plus complexe, celui avec lequel on s'identifie, celui qui va finalement tout faire basculer.
C'est la rigueur de l'écriture qui permet à Sleeping giant d'être autre chose qu'un énième teen-movie. Chaque personnage se rattache à un archétype avant d'en brouiller les contours. Du trentenaire vendant de l'herbe aux ados en passant par le père faussement cool, la copine "facile" ou le jeune Riley en quête de normalité, chacun se dévoile en se confrontant aux autres.
Filmé dans de superbes paysages, accompagné d'une très bonne bande son et porté par un jeune comédien particulièrement juste (Jackson Martin), le film explore le mental d'Adam alors qu'il apprend à se connaître et à observer les conséquences de ses actes, comprenant alors le pouvoir de la parole, du silence, du mensonge.