Prenez garde à votre tête !

Voici le premier film fantastique qu’on m’a faite découvrir quand j’étais collégien. Le film qui a fait du fantastique un de mes genres préférés du cinéma avec la science-fiction. Le film qui m’a totalement fait aimer le cinéma en me transportant dans un univers artistique étonnamment sublime. Ayant disposé de moyens importants, Tim Burton met en œuvre cette réalisation avec un sens du professionnalisme qui le valorise en ayant mis en scène un cavalier sans tête, énigmatique, impitoyable, cruel et semant la terreur chaque nuit dans un village. Il ne faut pas faire plus pour montrer ce qu’est le genre fantastique. Surtout que le réalisateur s’est impliqué pour nous livrer une œuvre cinématographique sensationnelle avec son aspect visuel du gothisme, son atmosphère sombre et de noirceur, son approche judicieuse de l’horreur et son côté policier qui nous entraîne à une exposition subtile des forces de l’imaginaire.

C’est ce que nous vivons pendant le visionnage de ce long-métrage aux côtés de Johnny Depp qui est très brillant dans le rôle de l’inspecteur Ichabod Crane. Ce dernier reflète l’image d’un protagoniste touchant, attachant et fascinant par ses manières excentriques et son look soigné. En sa compagnie, nous trouvons une charmante Christina Ricci qui est excellente dans le rôle de Katrina Van Tassel, une femme apportant un peu de romance dans l’univers horrifique du film. Les autres acteurs et actrices présents dans la production sont également bons, rien à ne reprocher dans l’interprétation de leurs personnages cachant bien des mystères. Ce qui fait une des forces du film car le cavalier sans tête n’est pas le seul être cabalistique parmi les personnages. Ce qui nous permet de visionner un long-métrage prenant des proportions assez inattendues et se relevant d’être de plus en plus prenant pendant la lecture de cette œuvre.

Ce n’est pas un simple long-métrage où un inspecteur doit identifier le cavalier sans tête, savoir pourquoi celui-ci décime les gens en leur fauchant leurs têtes et trouver un moyen pour faire cesser ses activités meurtrières. C'est ce qu'on peut comprendre avec une mise en scène soignée où Tim nous envoie l’image d’un genre fantastique qu’on connaît déjà avec des éléments faisant leur effet tels que la forêt, l’être imaginaire ou la terreur envahissant les têtes d’une communauté. Cependant ! Ce dernier les manipule avec adresse pour créer une nouvelle définition du fantastique et truffe son film avec des idées astucieuses pour encore plus pousser les limites artistiques du genre fantastique. Et pas seulement dans ce genre-là mais également dans le genre policier.

Tout le film est une enquête rondement bien foutue à la fois dans l’écriture du scénario et dans sa beauté. On suit le personnage principal avec curiosité où la musique de Danny Elfman nous enchante spirituellement à chaque instant où on l’entend pendant le visionnage. On peut noter un fort et sérieux investissement de la part de toute l’équipe de production pour mettre de la valeur sur certains points du film tels que les décors, les costumes et la photographie qui n’ont pas du tout été négligés. On peut aussi remarquer que le cinéaste s’est montré très brillant pour encore plus nous faire apprécier son œuvre avec une application de poésie et du surnaturel sans en abuser. Ce visionnage fut un moment éblouissant. Un film légendaire qui a su me conquérir. Certainement mon premier coup de cœur cinématographique. 7/10

Je n'aurais pas dû venir à Sleepy Hollow, mon amour pour la raison se heurte au monde des esprits.