A prendre dans tous les sens.
Sasha Grey nous offre une prestation très profonde alors qu'elle n'a pas dû toucher beaucoup. En effet, Smash Cut est un petit film à micro budget mais qui dresse avec fierté toute une branlée de références aux petits films d'horreur. L'image des divers snuff movies que l'on peut trouver un peu partout pointe aussi le bout de son nez, et le réalisateur se mouille en en faisant la satire. Une critique parodique qui fait son trou.
Si le film manque clairement de rythme, il simule bien de ce que pourrait être une explosion de clichés si on poussait toujours plus loin la réalisation de ces œuvres où la torture représente la jouissance ultime du cinéaste. Aussi aperçoit-on à la fin un homme qui, passant par la grande porte de son cinéma sans y trouver la moindre queue, prend plaisir à étendre sa folie à une échelle xxl : des dizaines de spectateurs qui poussent leurs derniers râles dans une salle pleine. Et nous comme lui, on s'en prend plein la figure.
Un moment agréable quand on sait où on met les mains ; Smash Cut, une vieille voiture qu'il faut retaper mais qui représente à elle-seule l'origine du monde du cinéma d'horreur : pénétrer l'esprit des spectateurs jusqu'à en atteindre ses tabous, ses limites, se jouer des clichés et leur foutre une bonne fessée.
La ballade, avec une Sasha Grey qui ne s'écarte plus de son rôle de jeune arrogante méprisante et qui ne s'en cache plus, était instructive et à prendre comme on veut, mais surtout sans forcer. Un film sympa mais sans plus, difficile à avaler par moment, mais porté par une actrice qui a l'habitude d'en avoir sous le capot. Avec elle, c'est souvent un plaisir dans les yeux.
Enfin, bref. N'hésitez pas, envoyez la sauce, je vous le recommande.